Bourses et prix de recherche
Dr Philip Wells
Lauréat du prix Dr J. Grimes du mérite scientifique
Le Dr Philip Wells avoue d’emblée qu’il a un but dans la vie : améliorer les soins aux patients grâce à la recherche. Le prix du mérite scientifique reconnaît son succès à ce chapitre, un succès qu’il a d’ailleurs obtenu en cherchant à répondre à des questions toutes simples. Le médecin en lui se demandait souvent pourquoi on faisait les choses d’une certaine façon. Et s’il trouvait réponse à sa question, il se demandait alors si on pouvait améliorer nos méthodes.
Après plus de 225 articles publiés dans des revues à comité de lecture, on constate qu’il a adopté cette approche pendant sa résidence en médecine ici, à Ottawa. Si un médecin lui demandait, par exemple, de traiter une pneumonie pendant deux semaines, il s’interrogeait instinctivement sur la durée du traitement. Pourquoi deux semaines et non pas une?
« Je pensais simplement qu’il devait y avoir de meilleures méthodes d’examiner les raison qui nous motivent à faire les choses d’une certaine façon, indique le Dr Wells. C’est à ce moment que j’ai compris que je voulais devenir chercheur. »
C’est aussi à cette époque qu’est né son intérêt pour la thrombose, un intérêt qu’il estime devoir au Dr John Bormanis, un clinicien avec qui il a collaboré. L’intérêt s’est transformé en une passion qui l’anime toujours aujourd’hui. « C’est presque bizarre, quand j’y pense, de constater à quel point j’aime ce domaine. J’adore lire sur la thrombose. J’adore en parler, y réfléchir, voir les patients aux prises avec ce problème. C’est une véritable passion pour moi. »
Dès ses premières lectures sur le sujet, il a été attiré par les articles captivants provenant de l’Université McMaster, à Hamilton, en Ontario. C’est ce qui l’a inspiré à étudier l’hématologie et la thrombose à cette université. Il a alors commencé à élaborer les modèles de diagnostic de la thrombose veineuse profonde (TVP) et de l’embolie pulmonaire qu’on connaît aujourd’hui aux quatre coins du monde. La reconnaissance et l’utilisation de ces modèles à l’échelle internationale sont des choses qu’il trouve toujours assez remarquables.
« Quand on étudie la médecine et qu’on lit sur le signe de Homans ou une autre maladie nommée en l’honneur d’une personne, on se dit que c’est assez génial! Mais on ne pense pas qu’on sera une de ces personnes. »
Et pourtant…
Le Dr Wells est l’un des premiers au monde à utiliser les règles de prédiction et la probabilité clinique pour améliorer les diagnostics et les soins aux patients. Il l’a fait pour la TVP et a renouvelé l’exercice pour l’embolie pulmonaire. Et voilà qu’il existe maintenant un « modèle de Wells » pour chacun de ces problèmes.
Ce ne sont là que deux des grandes réalisations à son actif jusqu’à présent.
Le Dr Wells, aujourd’hui chef du Département de médecine de L’Hôpital d’Ottawa, est aussi l’un des premiers à avoir découvert qu’il est possible de traiter en clinique externe les personnes qui font une TVP ou une embolie pulmonaire. Il a choisi cette méthode en 1995, et Ottawa demeure toujours à l’avant-garde à ce chapitre. Voilà ce qu’il s’efforce d’accomplir pour améliorer continuellement les soins aux patients.
Le Dr Wells a aussi créé à Ottawa une clinique de la thrombose reconnue parmi les meilleures au monde. Le personnel y « voit plus de patients que toute autre clinique au pays ou à l’étranger » et « le volume de recherches examinées par des pairs y atteint un niveau sans précédent », ajoute-t-il avec certitude.
Il est reconnaissant d’avoir pu compter sur des collaborateurs exceptionnellement talentueux pour parvenir à bien comprendre et traiter la thrombose. Il sourit aussi en songeant au hasard qui a mis cette passion sur son chemin en premier lieu…