Bourses et prix de recherche
Dr Hang Yin
Programme de médecine régénératrice
2013 Lauréat du Prix Dr Ronald G. Worton du chercheur en formation
Quand il est question de synchronisation, on peut dire que les heureux hasards parsèment le chemin parcouru par le Dr Hang Yin au début de sa carrière comme scientifique.
Le jeune chercheur de talent s’est engagé dans la voie de la recherche scientifique au cours de ses dernières années d’études dans l’une des meilleures facultés de médecine de la Chine, dans sa ville natale de Beijing. Deux options se présentaient à lui : s’orienter vers la pratique médicale ou emprunter l’avenue de la recherche. Il a choisi la recherche.
« J’ai toujours aimé la biologie et j’estime que la recherche médicale permet d’aborder des questions très importantes, a déclaré le Dr Yin, qui est boursier postdoctoral dans le laboratoire du Dr Michael Rudnicki.
Le Dr Yin a ensuite eu la possibilité de faire son doctorat à l’Université Duke. En 2001, sous la supervision du Dr Haifan Lin (qui est actuellement directeur du Centre des cellules souches de Yale), le Dr Yin a commencé à explorer le nouveau monde de petits ARN dans les cellules souches des mouches des fruits.
En 2004, avant l’avènement du séquençage à haut rendement, il a adopté une approche de clonage traditionnelle afin d’identifier un nouveau type de petit ARN provenant de transposons ou gènes sauteurs. Lorsque le séquençage à haut rendement a fait son apparition en 2006, il est devenu évident que ces petits ARN n’étaient pas une absurdité, comme plusieurs le pensaient, et qu’ils pouvaient vraiment activer ou supprimer certains gènes. Il a publié sa découverte dans la revue Nature.
Après avoir obtenu son doctorat, le Dr Yin a décidé de poursuivre sa véritable passion : la biologie humaine. Il la considérait comme un défi, mais il était convaincu que c’était ce qu’il devait faire et qu’il devait s’en tenir aux cellules souches. « Je me suis donc lancé à la recherche de laboratoires au Canada, car je savais que ce pays était à l’avant-garde de la recherche sur les cellules souches », a confié le Dr Yin.
« J’ai choisi le laboratoire du Dr Rudnicki en me fondant sur les brillantes découvertes scientifiques qu’on y faisait », a-t-il ajouté.
Seulement cinq minutes après avoir envoyé son curriculum vitae au Dr Rudnicki, il a reçu une réponse. « Quand pouvez-vous venir pour une entrevue? » Il était surpris, heureux et un peu étonné de la rapidité de la réponse. Le Dr Yin a découvert par la suite que, à ce moment précis, son futur chercheur principal se trouvait à une conférence, en train d’écouter un exposé sur sa recherche, présentée par celui-là même qui serait bientôt son ancien chercheur principal, le Dr Lin.
Dans le laboratoire du Dr Rudnicki, le Dr Yin a commencé à se rendre compte que sa passion pourrait se réaliser. Il a eu recours au séquençage à haut rendement pour comparer des cellules souches musculaires qui se multipliaient avec d’autres qui ne se multipliaient pas, et il a découvert qu’un grand nombre de microARN étaient en cause. En 2010, il était en train de décider quel microARN il étudierait plus à fond, lorsqu’il est tombé sur un article portant sur le tissu adipeux brun, une forme de bon gras brûlant de l’énergie. La liste des microARN potentiels en main, il s’est posé la question suivante : « Quel microARN pourrait cibler le tissu adipeux brun? » En une minute à peine, il avait déterminé que le microARN-133 (miR-133) était un bon candidat. « C’était tout à fait logique. Je me suis dit que peut-être le miR-133 pourrait empêcher les cellules souches musculaires de se transformer en tissu adipeux brun », a raconté le Dr Yin.
Après avoir confirmé cette théorie, lui et le Dr Rudnicki ont décidé de poursuivre la recherche – afin d’élargir l’étude à partir du niveau de la biologie moléculaire et d’explorer la façon dont le métabolisme de la souris obèse réagissait au miR-133. Pour ce faire, ils ont collaboré avec d’autres scientifiques de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa qui se spécialisent dans le métabolisme et l’imagerie métabolique. Au début de 2013, le Dr Yin et l’équipe ont publié un article dans Cell Metabolism démontrant que les souris obèses auxquelles on avait administré une seule injection afin de réduire les niveaux de miR-133 étaient protégées contre l’obésité et que, après quatre mois entiers, elles brûlaient encore plus d’énergie. Cet article a suscité un grand intérêt des médias.
Les Drs Rudnicki et Yin approfondissent les recherches afin que cette découverte passionnante prenne le chemin de la clinique, dans l’espoir que, un jour ou l’autre, elle permette de s’attaquer aux problèmes d’obésité dans le monde. En fait, le Dr Yin pourrait avoir mis le doigt sur une question médicale vraiment importante de manière significative. Et il ne fait que commencer.