Bourses et prix de recherche
Dr Lynn A. Megeney
Lauréat du Prix Dr Michel Chrétien du chercheur de l'année (2010)
à l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa
Lauréat du Prix Dr Michel Chrétien du chercheur de l'année (2010)
à l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa
Même dans sa jeunesse, Lynn Megeney avait l'habitude d'aller à contre-courant. Presque tous les membres de sa famille en Nouvelle-Écosse travaillaient dans les mines, le domaine militaire ou policier. Mais quand est venu le temps pour Lynn de choisir une concentration à l'Université St. Francis Xavier, il a opté pour les sciences. Au début, il avait pensé devenir médecin, mais ses études en biologie cellulaire ont piqué sa curiosité et il est devenu accro du monde de la recherche où il pouvait tester ses idées au laboratoire et faire reculer chaque jour les frontières de la connaissance humaine.
À titre de scientifique principal du Programme de médecine régénératrice à l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa (IRHO), le Dr Megeney n'a jamais cessé de profiter de chaque occasion de repousser les frontières du savoir scientifique. Récemment, cette quête l'a amené à remettre en question le concept d'apoptose ou de mort cellulaire programmée. Pendant des décennies, les chercheurs croyaient que ce phénomène avait évolué afin de protéger des organismes multicellulaires, comme l'organisme humain, contre des menaces comme le cancer. La théorie voulait que si une cellule commençait à montrer des signes de cancer, un mécanisme moléculaire interne déclenchait son autodestruction avant que le cancer n'ait le temps de grossir et de menacer le reste de l'organisme. Cette explication n'avait jamais tout à fait satisfait le Dr Megeney parce que les mêmes gènes qui interviennent dans la mort cellulaire programmée sont présents, même chez les organismes unicellulaires comme la levure qui ne développent pas de cancer.
Au cours des dix dernières années, le Dr Megeney et son équipe se sont entêtés à chercher d'autres rôles pour les gènes responsables de la mort cellulaire. Même après la remise du prix Nobel au physicien ayant élucidé le processus de mort cellulaire programmée, le Dr Megeney refusait de croire qu'on avait fait toute la lumière sur la question. À un moment donné, les recherches du Dr Megeney étaient considérées tellement hérétiques que ses collègues se levaient et sortaient lorsqu'il présentait ses idées à des conférences internationales.
Plus tôt cette année, le Dr Megeney et son équipe ont enfin fait la découverte qu'ils attendaient en publiant une série d'expériences qui prouvent que les gènes responsables de la mort cellulaire programmée jouent aussi un rôle crucial dans le développement de nouveaux tissus comme les muscles. Plus précisément, le Dr Megeney a démontré que les cellules souches musculaires activent les voies de mort cellulaire (y compris les gènes qui découpent l'ADN) et qu'au lieu de mourir, ces cellules subissent une transformation qui entraîne la production de nouveaux tissus musculaires. Au cours des derniers mois, le Dr Megeney a également découvert que les gènes qui interviennent dans la mort cellulaire contribuent à accroître la longévité des cellules de la levure. Il reste encore beaucoup de questions sans réponse, mais ces découvertes ont complètement transformé la pensée de la communauté scientifique au sujet de la mort cellulaire programmée et, à un niveau plus global, au sujet de l'évolution de la vie multicellulaire. Ces recherches ont également des conséquences importantes sur le développement de traitements du cancer et de traitements par cellules souches.
En plus de son rôle à l'IRHO, le Dr Megeney est également professeur agrégé au département de médecine moléculaire et cellulaire de la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa. Il est aussi titulaire de la Chaire de recherche en cardiologie Mach-Gaensslen.