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Des lucioles pour combattre la COVID 19?

Taha Azad, Ph.D., reçoit le prix Worton du chercheur en formation de L’Hôpital d’Ottawa en reconnaissance de ses travaux novateurs et de son sens exceptionnel de la collaboration durant la pandémie

le 2 novembre 2022

« La nature m’a toujours fasciné et le domaine de la biologie du cancer m’a permis de mettre à profit cette fascination pour aider les gens, affirme-t-il. Nous pouvons utiliser des outils provenant de la nature pour étudier le cancer. » -Taha Azad, Ph.D.Pendant son enfance dans le nord de l’Iran, Taha Azad, Ph.D., aimait à observer les lucioles. Il était loin d’imaginer que sa fascination pour leur fluorescence l’aiderait un jour à combattre le cancer et une pandémie.

Pendant ses randonnées les fins de semaine dans les montagnes avec son père, le jeune M. Taha lui posait d’innombrables questions sur la nature. Cette curiosité l’a poussé à obtenir un diplôme de premier cycle et une maîtrise en biologie à l’Université de Téhéran, où il a étudié la luciférase, la protéine qui fait briller les lucioles.

Dans le cadre de son doctorat réalisé à l’Université Queen’s à Kingston, M. Azad exploite de nouveau la protéine fluorescente pour étudier le cancer.

« La nature m’a toujours fasciné et le domaine de la biologie du cancer m’a permis de mettre à profit cette fascination pour aider les gens, affirme-t-il. Nous pouvons utiliser des outils provenant de la nature pour étudier le cancer. »

Du cancer à la COVID-19

À l’aide de la luciférase, M. Azad a créé un biocapteur qui aide les chercheurs à trouver les gènes responsables du cancer en quelques minutes au lieu de quelques mois. Les biocapteurs sont des outils qui répondent très rapidement à des questions de biologie, comme le fait un test de grossesse. Les biocapteurs de M. Azad décomposent la luciférase en morceaux qu’ils fixent à la protéine ciblée. Quand ces protéines interagissent, elles brillent.

En 2019, M. Azad a rejoint le laboratoire de John Bell, Ph.D., à L’Hôpital d’Ottawa pour étudier comment ses biocapteurs pourraient aider à créer des virus plus efficaces pour combattre le cancer. « J’ai trouvé dans les cellules cancéreuses quelques protéines susceptibles d’être modifiées en virus capables de mieux cibler les cellules cancéreuses et de diminuer l’atteinte aux tissus sains », a-t-il expliqué.

Les biocapteurs se sont montrés non seulement utiles à l’étude du cancer. Quand la pandémie est survenue, M. Azad et les autres experts en virologie de son laboratoire se sont tournés vers la COVID-19.

« En tant que chercheurs, nous avions la responsabilité de jouer notre partition », de dire M. Azad. « Qu’il s’agisse de la biologie du cancer ou de maladies infectieuses, il existe toujours des interactions de protéines que nous pouvons visualiser avec des biocapteurs. »

En matière de COVID-19, l’interaction clé survient quand le virus se fixe au récepteur ACE2 dans les cellules humaines, la première étape de l’infection. En janvier 2020, l’épouse de M. Azad, la chercheuse en biochimie et en biologie moléculaire, Mina Azad, lui suggère de mettre au point des biocapteurs pour la COVID-19. À la conclusion de longues heures de collaboration, M. Azad et ses collègues avaient en main un biocapteur susceptible de mettre en lumière cette interaction en seulement quelques minutes.

Une collaboration mondiale pour résoudre des problèmes mondiaux

« Quand nous avons publié le premier article décrivant notre biocapteur pour la COVID-19, des gens du monde entier ont commencé à nous contacter », se souvient-il. « Il y avait des chercheurs qui voulaient élaborer de nouveaux médicaments qui ciblent cette interaction. Nous avions un biocapteur tandis qu’eux avaient les connaissances, alors nous avons fait un échange. Parce que c’est ainsi que nous allons résoudre les grands défis – en travaillant ensemble. »

M. Azad a aussi collaboré avec le groupe de Jean Simon Diallo, Ph.D., à L’Hôpital d’Ottawa, pour utiliser le biocapteur de la COVID-19 pour mettre à l’essai des centaines de médicaments existants et cerner ceux qui peuvent combattre les variants préoccupants.

Ce brillant chercheur adore aussi enseigner. Pendant ses études de premier cycle et de maîtrise en Iran, M. Azad s’envolait vers différentes villes chaque fin de semaine pour enseigner la biologie à des élèves du secondaire et suppléer ainsi à la pénurie d’enseignants spécialisés causée par la forte croissance de la population scolaire. Il rêve d’ailleurs d’être un jour professeur titulaire dans son propre laboratoire pour allier l’enseignement et la recherche.

Dans ses loisirs, M. Azad aime jouer avec ses fils et faire des randonnées en famille.

« Venir à L’Hôpital d’Ottawa pour faire de la recherche est l’une de mes meilleures décisions, précise M. Azad. C’est l’un des meilleurs environnements de travail que j’ai vu parce que les patients, les chercheurs et les cliniciens travaillent tous ensemble à ce grand rêve d’aider les patients atteints du cancer. »

Lisez cet entretien pour en savoir plus sur le M. Azad.

L’Hôpital d’Ottawa se démarque par ses soins, sa recherche et son enseignement comme hôpital universitaire fièrement affilié à l’Université d’Ottawa et soutenu par la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.