« La plupart des traitements contre les maladies du rein n’ont pas changé en 30 ans. Ce n’est qu’en multipliant nos recherches que nous pourrons améliorer notre offre thérapeutique aux patients ». -le Dr Kevin BurnsJeune homme natif de Montréal, le Dr Kevin Burns n’avait aucune intention de s’établir à Ottawa lorsqu’il est d’abord venu étudier la néphrologie en tant que résident. Il a cependant appris à apprécier Ottawa et ses collègues à L’Hôpital d’Ottawa et il s’emploie depuis, sans relâche, à élargir les recherches sur les maladies du rein au niveau local et national.
« La plupart des traitements contre les maladies du rein n’ont pas changé en 30 ans, de dire le Dr Burns. Ce n’est qu’en multipliant nos recherches que nous pourrons améliorer notre offre thérapeutique aux patients ».
Le Dr Burns souhaite particulièrement venir en aide aux personnes atteintes de lésions rénales aiguës, ce qui est le cas de 1 patient sur 5 aux Soins intensifs. Les reins sont le premier organe à s’arrêter de fonctionner durant une maladie grave, sans la moindre garantie qu’ils refonctionneront.
En laboratoire, le Dr Burns et son équipe ont été les premiers à découvrir que de petites vésicules appelées exosomes libérées par des cellules présentes dans le sang de cordon ombilical humain pouvaient protéger les reins de ces lésions. Le pouvoir réparateur de ces exosomes provient d’une molécule appelée micro-RNA-486-5p, un minuscule fragment d’acide ribonucléique (ARN) qui contribue à la réparation et à la régénération. L’équipe du Dr Burns a constaté que l’injection de cette molécule microRNA dans des souris pouvait complètement éviter des lésions rénales, une thérapie qu’ils espèrent tester bientôt dans le cadre d’essais sur des humains.
Le Dr Burns est aussi un expert de renommée mondiale du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA). Ce système hormonal complexe joue un rôle important dans la régulation de la pression artérielle, et les reins occupent une place centrale. Le Dr Burns a été prépondérant dans la compréhension de la manière dont ce système joue un rôle positif dans la prise en charge des maladies rénales et cardiovasculaires. Cela a donné lieu à des collaborations nationales visant à examiner les changements du SRAA survenant chez des personnes atteintes d’un diabète de type 1 ou 2, et plus récemment chez des patients atteints d’insuffisance cardiaque et de la COVID-19.
« Être clinicien et scientifique fondamentaliste revient à exercer deux emplois différents, et les deux ne sont pas toujours compatibles, d’ajouter le Dr Burns. Mais je ne conçois pas l’un sans l’autre ».
Redynamiser la recherche sur les maladies du rein au Canada
Tôt dans sa carrière, le Dr Burns a compris que le Canada avait un problème : une pénurie de chercheurs dans le domaine des maladies du rein.
« La recherche sur les maladies du rein a tendance à être quelque peu négligée, en dépit des énormes coûts socio-économiques qu’ont ces maladies chroniques, et qui ne cessent d’augmenter avec le vieillissement de la population », de préciser le Dr Burns.
Pour tenter de faire augmenter le nombre de chercheurs sur les maladies du rein au Canada, le
Dr Burns a collaboré avec la Fondation canadienne du rein, la Société canadienne de néphrologie et les Instituts de recherche en santé du Canada dans le but de mettre en place un programme national de formation en recherche dans le domaine de la néphrologie. Au terme de cinq années de négociations, il a contribué au lancement du Programme national de formation scientifique et d’encadrement des chercheurs spécialisés dans le domaine rénal (KRESCENT), qu’il a dirigé pendant une quinzaine d’années. Ce programme de formation a eu un impact majeur sur la recherche sur les maladies du rein au Canada, et les quelque 80 diplômés du programme doivent la réussite de leur carrière balbutiante à la vision du Dr Burns ainsi qu’à son leadership et son soutien. Nombre d’entre eux sont, à leur tour, devenus des chefs de file dans le milieu universitaire, le secteur de l’industrie et des organismes sans but lucratif.
« Je suis très intéressé par la formation de la prochaine génération de scientifiques, de dire le Dr Burns. Ce programme de formation a rassemblé notre collectivité, et j’ai confiance en l’avenir de la recherche sur les maladies du rein au Canada ».
Un centre de recherche sans égal au Canada
Plus près de chez nous, le Dr Burns a joué un rôle majeur dans l’élaboration du programme de recherche sur les maladies du rein de L’Hôpital d’Ottawa. Cela comprend notamment la création du Centre de recherche sur les maladies du rein en 2000, le premier centre de recherche au Canada se consacrant exclusivement aux maladies du rein. Pendant 20 ans à la direction de ce Centre, le Dr Burns a supervisé l’incroyable expansion de la recherche fondamentale et clinique sur les maladies du rein à L’Hôpital d’Ottawa.
Au terme de nombreuses années d’impressionnantes réalisations dans le domaine de la recherche, dont 170 articles publiés, le Dr Burns est convaincu qu’accorder la priorité aux maladies du rein était ce qu’il convenait de faire.
« Comme les maladies du rein touchent chaque partie du corps humain, il faut aussi connaître son fonctionnement et ses mécanismes. On ne s’ennuie jamais en néphrologie ».
Lisez cet entretien pour en savoir plus sur le Dr Burns.