« Si nous pouvons bloquer cette protéine, la chimiothérapie pourrait être plus efficace contre le cancer de l’ovaire et les cellules immunitaires pourraient fonctionner de manière optimale, affirme Meshach Asare-Werehene. C’est comme si on emmenait les cellules immunitaires à la salle de conditionnement physique pour les renforcer. »Pendant son enfance au Ghana, Meshach Asare-Werehene, Ph.D., savait qu’il voulait aider à guérir les gens malades. Il était toutefois loin de se douter qu’il deviendrait un jour un expert de premier plan sur le cancer de l’ovaire.
Frustré par le manque de livres scientifiques à la bibliothèque locale lorsqu’il était jeune, M. Asare-Werehene avait toujours soif d’en apprendre davantage sur l’étude des maladies pendant son baccalauréat en laboratoire médical à l’Université des sciences et des technologies Kwame Nkrumah, au Ghana. Il s’est découvert une véritable passion pour la recherche et la façon dont elle peut aider les patients pendant sa maîtrise en immunologie et en biotechnologie contre le cancer à l’Université de Nottingham, au Royaume-Uni. C’est la solide réputation de L’Hôpital d’Ottawa en matière d’intégration de la recherche aux soins aux patients qui a convaincu M. Asare-Werehene de venir à Ottawa en 2015 pour te rminer son doctorat au laboratoire du scientifique Benjamin Tsang.
« Je savais que certains des travaux révolutionnaires du pays émanaient de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa, affirme M. Asare-Werehene. J’étais tout à fait disposé à venir ici parce que je savais que j’allais être un chercheur solide et indépendant à mon départ. »
Pendant son doctorat, il a fait une découverte importante qui pourrait améliorer à la fois la détection et le traitement du cancer de l’ovaire.
Les tumeurs qui résistent à la chimiothérapie constituent un défi majeur pour traiter le cancer de l’ovaire. M. Asare-Werehene a découvert que les cellules cancéreuses chimiorésistantes dans les ovaires produisent de grandes quantités d’une protéine, appelée gelsoline plasmatique, qui empêche les cellules immunitaires tueuses de cellules cancéreuses de faire leur travail.
« Si nous pouvons bloquer cette protéine, la chimiothérapie pourrait être plus efficace contre le cancer de l’ovaire et les cellules immunitaires pourraient fonctionner de manière optimale, ajoute-t-il. C’est comme si on emmenait les cellules immunitaires à la salle de conditionnement physique pour les renforcer. »
Un autre problème dans le cas du cancer de l’ovaire est qu’il n’existe pas de test fiable pour le dépister à un stade précoce, soit lorsqu’il est le plus facile à traiter. Une analyse de sang pour détecter la gelsoline plasmatique pourrait être une solution. Son équipe a publié les résultats d’une étude qui montre que la gelsoline dans le plasma sanguin est plus efficace que l’antigène tumoral 125 couramment utilisé pour le dépistage précoce du cancer de l’ovaire. La gelsoline plasmatique donnait aussi de meilleurs résultats pour évaluer la quantité de cellules cancéreuses restantes après une chirurgie – un renseignement qui pourrait aider les médecins et leurs patientes à choisir la meilleure option de traitement.
M. Asare-Werehene n’a pas encore terminé ses travaux. Il a réuni une équipe multidisciplinaire pour déterminer si des particules nanoscopiques dans le sang, appelées exosomes, peuvent être utilisées pour détecter le cancer de l’ovaire à un stade précoce et prédire une résistance à la chimiothérapie. Son projet pourrait aider à élaborer des stratégies de traitement personnalisées qui causeraient moins d’effets secondaires.
Lorsqu’il ne s’affaire pas à réaliser des expériences, à encadrer des membres du laboratoire ou à établir des vidéoconférences avec des collaborateurs à l’étranger, M. Asare-Werehene est habituellement chez lui avec sa famille ou à l’église. Il adore passer du temps dans la nature, notamment à pêcher, à faire du bateau et à skier.
« Je peins souvent et j’adore cuisiner. C’est comme une thérapie pour moi. Et j’ai le verbe haut quand j’invite mes amis. J’aime beaucoup discuter », confie ce chercheur sociable.
M. Asare-Werehene a publié 14 articles et chapitres de livre révisés par des pairs, ce qui représente une production impressionnante pour un chercheur à l’aube de sa carrière.
« En grandissant, je pensais et me comportais comme un chercheur, mais personne qui me ressemblait ne pouvait me servir de modèle. La plupart des gens qui s’identifient comme noirs n’ont pas cette possibilité, ajoute-t-il. Je suis heureux que les générations qui viendront après moi sauront que Meshach était là et qu’il est possible pour nous aussi d’être là. »
Ne se contentant pas de laisser ses connaissances dans le milieu universitaire, il a également écrit un livre destiné au grand public intitulé The ABCs Of Cancer : Separating The Facts From The Myths, qui est en lice pour les National Indie Excellence Awards américains.
« J’ai l’impression d’avoir atteint le stade où je peux contribuer à la lutte contre le cancer, poursuit M. Asare-Werehene. Le travail que je fais touchera des vies. Malgré les défis sur mon chemin, cela n’a pas freiné mes aspirations. »
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