« L’épigénétique est ce qui fait que nos cellules souches sont dynamiques quand nous sommes jeunes et complètement inefficaces quand nous sommes vieux, précise M. Dilworth. Fait intéressant, les changements épigénétiques sont réversibles. »
En matière d’inspiration scientifique, une personne peu conventionnelle se distingue dans l’esprit de Jeff Dilworth, Ph.D. : un homme de 95 ans qui a fait don de son corps à la science il y a plus de dix ans. Bien que l’homme était mort depuis plus de six jours, des chercheurs français ont réussi à « réanimer » ses cellules musculaires en laboratoire et à les transformer en super cellules capables de fabriquer des tissus musculaires.
« À 95 ans, il est assez difficile de développer de nouveaux muscles, mais cette étude montre que le potentiel existe », explique M. Dilworth, scientifique principal à L’Hôpital d’Ottawa et professeur à l’Université d’Ottawa.
L’épigénétique, la clé pour comprendre les cellules souches
Les cellules souches musculaires conservent la même séquence d’ADN tout au long de la vie, mais la façon dont cet ADN est disposé peut être influencée par l’âge, l’alimentation, l’exercice et d’autres facteurs environnementaux. C’est ce qu’on appelle l’épigénétique. M. Dilworth estime qu’elle est essentielle pour comprendre les cellules souches et la façon dont nous pouvons en tirer parti pour vivre plus longtemps et en meilleure santé.
« L’épigénétique est ce qui fait que nos cellules souches sont dynamiques quand nous sommes jeunes et complètement inefficaces quand nous sommes vieux, précise-t-il. Fait intéressant, les changements épigénétiques sont réversibles. L’alimentation et l’exercice peuvent faire la différence, mais nous pourrions découvrir d’autres moyens de modifier ces changements. »
Une découverte importante pourrait mener à de nouvelles façons d’améliorer la réparation des muscles
M. Dilworth et son équipe avaient l’épigénétique dans leur ligne de mire lorsqu’ils ont récemment fait une importante découverte en matière de réparation musculaire. Cette percée lui a d’ailleurs valu le Prix Dr Michel Chrétien du chercheur de l’année de L’Hôpital d’Ottawa en 2021.
Nous pensions auparavant que les cellules souches musculaires se divisaient de manière équilibrée pour réparer une blessure en créant soigneusement juste assez de fibres musculaires pour réparer les dommages tout en préservant suffisamment de cellules souches pour de futures réparations.
Les recherches de M. Dilworth montrent toutefois que lorsqu’il survient une blessure catastrophique, les cellules souches musculaires passent à une vitesse supérieure et privilégient la réparation immédiate à l’autoconservation. Elles reviennent par la suite remplacer les cellules souches.
« Nous avons découvert que les cellules souches musculaires se concentrent sur la réparation des fibres musculaires au détriment du bassin de cellules souches. Les cellules qui n’ont pas été incorporées dans les nouvelles fibres musculaires reviennent ensuite pour repeupler le bassin de cellules souches, ajoute-t-il. Cette recherche a renversé le dogme. Cette découverte change notre façon de penser à la manière dont nous pourrions traiter des maladies comme la dystrophie musculaire. »
M. Dilworth collabore avec des chirurgiens orthopédistes, des spécialistes du domaine neuromusculaire, des experts en nutrition et des ingénieurs afin de mettre à profit ses recherches pour améliorer la santé des gens, mais il sait que cela ne se fera pas du jour au lendemain.
« À mesure que de nouvelles technologies apparaissent, nous devons revoir certains dogmes et mieux comprendre en quoi consistent les cellules souches, affirme-t-il. Le potentiel est énorme, mais il faut y aller étape par étape. »
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