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Un heureux hasard aide à insuffler une nouvelle ère de recherche sur la dépression

Le scientifique Paul Albert reçoit le prix Grimes du mérite scientifique pour ses contributions exceptionnelles en neurosciences

le 21 octobre 2019

Paul Albert«?Le modèle de dépression après un AVC est le premier pour lequel nous avons constaté que les traitements déclenchent la régénération des neurones qui produisent la sérotonine, explique Paul Albert, Ph.D. Cela nous donne l’espoir que des approches régénératrices pourraient se révéler utiles pour traiter ce type et d’autres types de dépression.?»Tout a commencé par un heureux hasard. Vers la fin des années 1980, Paul Albert, Ph.D., s’efforçait d’isoler un gène qui contrôle le métabolisme lorsqu’il a plutôt isolé un gène qui contrôle la motivation et un autre qui contrôle l’humeur. Ces deux gènes ont ensuite fait l’objet de dizaines de milliers d’études qui ont transformé notre compréhension du cerveau.

«?Le plus amusant, c’est de découvrir une chose à laquelle on ne s’attend pas du tout?», affirme M. Albert, scientifique principal du Programme de neurosciences à L’Hôpital d’Ottawa et professeur à l’Institut de recherche sur le cerveau de l’Université d’Ottawa. «?Cela donne lieu à un tout nouveau terrain de jeux propice à la découverte.?»

M. Albert s’est révélé le premier chercheur au monde à isoler le gène lié à la motivation (appelé récepteur de la dopamine). Quant à celui lié à l’humeur (appelé récepteur de la sérotonine), il est arrivé ex æquo. Ces découvertes ont ouvert tellement de portes qu’il n’est jamais revenu à son intérêt initial pour le gène du métabolisme.

«?J’ai d’abord mis l’accent sur le fonctionnement de ces récepteurs et la façon dont ils commandent les cellules du cerveau, précise-t-il. Je me suis ensuite intéressé à ce qui les régule parce que cela se produit toute la vie et semble important pour la dépression.?»

M. Albert a par la suite découvert que les personnes porteuses d’une mutation génétique dans le récepteur de la sérotonine sont plus susceptibles de vivre une dépression, moins susceptibles de réagir favorablement aux antidépresseurs courants et plus susceptibles de se suicider. Il a aussi découvert le fonctionnement moléculaire précis du récepteur de la sérotonine et de la version mutée.

«?Nous avons ensuite évalué si la mutation menait à la dépression dans un modèle murin et découvert que c’était effectivement le cas?», explique M. Albert.

Son équipe explore maintenant de nouvelles approches pour traiter la dépression en utilisant des modèles murins. Ils emploient notamment la lumière pour stimuler des régions très précises du cerveau où il y a des activités de signalisation de la sérotonine et obtiennent des résultats prometteurs.

«?Nos techniques ne sont pas encore prêtes pour l’essai chez l’humain, mais la science progresse tellement vite que nous pensons parvenir à cette étape un jour, ajoute-t-il. C’est vraiment important parce que 70 % des gens ne réagissent pas bien aux antidépresseurs existants.?»

Son équipe s’intéresse aussi à la dépression après un AVC, qui touche plus d’un tiers des survivants.

«?Le modèle de dépression après un AVC est le premier pour lequel nous avons constaté que les traitements déclenchent la régénération des neurones qui produisent la sérotonine, explique-t-il. Cela nous donne l’espoir que des approches régénératrices pourraient se révéler utiles pour traiter ce type et d’autres types de dépression.?»

Ses collègues et stagiaires estiment que M. Albert est un collaborateur généreux, un mentor avisé et un leader inspirant. Il a dirigé le programme d’études supérieures en neuroscience de l’Université d’Ottawa pendant de nombreuses années. Il est actuellement directeur scientifique adjoint du Programme de neurosciences de L’Hôpital d’Ottawa et dirige la série de séminaires en neurosciences.

«?À Ottawa, le milieu est très axé sur la collaboration et la communauté scientifique est très chaleureuse, affirme M. Albert. C’est vraiment encourageant de voir autant de nos scientifiques et stagiaires réussir et faire des découvertes qui pourraient améliorer la vie de gens.?»

La recherche de M. Albert a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, le Partenariat canadien pour le rétablissement de l’AVC de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, le Consortium pour la recherche sur le Parkinson, la Fondation ontarienne de la santé mentale et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Toutes les recherches menées à L’Hôpital d’Ottawa reçoivent aussi un appui de la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

M. Albert recevra le prix Grimes du mérite scientifique pour souligner ses contributions exceptionnelles en neurosciences lors du Gala de L’Hôpital d’Ottawa qui aura lieu le samedi 26 octobre 2019.

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