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Revues prédatrices : Des chercheurs proposent des solutions afin de mettre un terme à la « corruption de la science »


le 4 décembre 2017

L’équipe de chercheurs responsables d’une étude phare sur les revues prédatrices a maintenant établi les premières mesures concrètes que les intervenants peuvent prendre pour combattre l’influence croissante de ces revues. Leur travail sans précédent est publié dans Nature Human Behavior.

L’équipe de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa fait les suggestions suivantes :
  • Il faut sensibiliser les chercheurs à la façon de démasquer une revue prédatrice et d’éviter d’y soumettre leurs travaux.

  • Les centres de recherche doivent fournir des incitatifs à leurs chercheurs pour qu’ils publient dans des revues légitimes.

  • Les organismes de financement doivent faire la vérification des revues qui publient les recherches qu’ils financent et décourager toute nouvelle soumission à une revue prédatrice.

  • Les patients et les participants doivent faire pression auprès des autres intervenants pour que les études cliniques soient publiées dans les meilleurs médias possible. Ils peuvent également aider à identifier les articles de revue prédatrice qui appuient la « fausse » science.

« Les revues prédatrices sont en train de corrompre la science », affirme David Moher, Ph.D., principal auteur de l’étude. Les organismes de financement et les établissements de formation et de recherche doivent agir et adopter des politiques pertinentes afin de les combattre ». David Moher est scientifique principal à L’Hôpital d’Ottawa, où il est fondateur du Centre de journalologie, qui s’intéresse à la science de la publication. Il est également professeur à l’Université d’Ottawa.

« Les revues prédatrices vont demeurer problématiques à moins que tous les intervenants prennent des moyens précis et coordonnés pour les contrer, comme les mesures que nous proposons, explique Larissa Shamseer, doctorante à l’Université d’Ottawa et coauteure de l’étude. Une meilleure surveillance du système des publications savantes est nécessaire. » « 

Des données sur des millions de patients sont perdues dans des revues prédatrices », souligne le Dr Manoj Lalu, scientifique adjoint et anesthésiologiste à L’Hôpital d’Ottawa, professeur adjoint à l’Université d’Ottawa et coauteur de l’étude. « Les groupes de représentation des patients et les organismes formés de patients qui financent des recherches doivent être informés de cet énorme problème. Il faut créer et appliquer des politiques pour combattre le problème croissant des revues prédatrices. »

Le Centre de journalologie, chef de file mondial dans la sensibilisation en la matière, aide les chercheurs à publier leurs résultats de façon légitime et transparente. L’équipe du Centre comprend une agente de publications à temps plein pour offrir de la formation et des consultations aux chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa.

« Il peut être difficile pour les chercheurs de rester à jour sur les pratiques exemplaires en matière de publication, car le paysage de la publication évolue rapidement », affirme Kelly Cobey, Ph.D., agente de publications à L’Hôpital d’Ottawa, professeure auxiliaire à l’Université d’Ottawa et coauteure de l’étude. « Il faut que les établissements aient des systèmes de soutien en place pour guider leurs chercheurs à publier de façon responsable. »

Autres ressources conçues par l’équipe pour éclairer les chercheurs :

Référence complète : « How stakeholders can respond to the rise of predatory journals » est publié dans l’édition du 4 décembre 2017 de Nature Human Behavior par les auteurs Manoj Lalu, Larissa Shamseer, Kelly Cobey et David Moher.

Qu’est-ce qu’une revue prédatrice et pourquoi ce genre de revue est-il un problème?

Alors qu’elles étaient largement inconnues il y a dix ans, les fausses revues (ou revues prédatrices) publient collectivement plus de 400 000 études de recherche chaque année. Elles offrent de publier rapidement les résultats d’études, et ce, à un coût inférieur à celui d’une revue sérieuse. Cependant, elles n’effectuent aucun contrôle de la qualité comme une évaluation par des pairs. Vu qu’il est aussi très difficile de fouiller dans leurs archives pour y trouver un renseignement quelconque, les chercheurs et professionnels de la santé ne peuvent même pas tirer parti des données qui y sont publiées.

Récemment, une étude phare de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa, publiée dans la revue Nature, a montré que contrairement à la croyance populaire, la majorité des articles (57 %) publiés dans des revues biomédicales présumées prédatrices proviennent de pays à revenu élevé ou moyen-supérieur et que bon nombre sont affiliés à des établissements prestigieux. De plus, des organismes financés par les contribuables, tels que le National Institutes of Health, ont financé un nombre important d’études qui y sont publiées. Et plus de 2 millions de patients et 8 000 animaux ont fait l’objet d’études diffusées par ces médias sans scrupules.

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Renseignements


Jennifer Ganton Directrice, Communications et Relations publiques Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
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Mots clés - maladies et domaines de recherche : Journalologie