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La mammographie 3D détecte-t-elle mieux le cancer du sein?


le 8 février 2017



Ensemble, le Centre de santé du sein de L’Hôpital d’Ottawa et le Centre de cancérologie intégrative d’Ottawa mènent un essai clinique de dépistage du cancer du sein par tomosynthèse mammaire numérique

Des chercheurs du Centre de santé du sein de L’Hôpital d’Ottawa et du Centre de cancérologie intégrative d’Ottawa (CCIO) ont ouvert le centre dans lequel se déroule la phase préliminaire de l’essai de dépistage par imagerie de tomosynthèse mammaire (TMIST) à Ottawa. Le Centre de santé du sein de L’Hôpital d’Ottawa est l’un des trois centres d’essais cliniques à lancer la phase préliminaire de l’essai au Canada, qui devrait s’intégrer sous peu au TMIST canado-américain, géré par le groupe coopératif d’essais cliniques ECOG-ACRIN.

Il s’agit de la première étude randomisée et multicentrique visant à déterminer si une technologie de tomosynthèse numérique 3D, alliée à une mammographie numérique 2D, permettrait de réduire davantage la prévalence du cancer du sein avancé que la technologie 2D à elle seule. Des études de moindre envergure ont déjà montré que ce nouveau type de mammographie peut améliorer le dépistage du cancer du sein et réduire les taux de résultats faussement positifs et de rappels chez les femmes qui n’ont pas le cancer. Si l’essai confirme l’efficacité supérieure de cette technologie, sa mise en œuvre réussie pourrait réduire l’anxiété des patientes et les coûts à long terme pour le réseau de la santé. La phase préliminaire vise à recruter 6 300 participantes au Canada, dont 2 000 d’Ottawa. Les femmes qui passent une mammographie de dépistage au Centre de santé du sein peuvent être invitées à participer à l’étude.

La tomosynthèse mammaire numérique consiste à chevaucher plusieurs images du sein faites à faible dose de rayons X afin de constituer une image tridimensionnelle au lieu des images bidimensionnelles traditionnelles. Résultat de cette technique sans superposition? Une image plus claire et riche qui facilitera le dépistage de cancers possiblement cachés dans le tissu mammaire.

Vous voulez participer à cette étude?

  • Demandez à votre médecin d'envoyer une demande par télécopieur (613-761-4405) en Imagerie du sein de L'Hôpital d'Ottawa et d'indiquer clairement votre intérêt pour l'étude TMIST.

  • Voir critères d'admissibilité.
« La tomosynthèse est la technologie de pointe en mammographie », explique la Dre Jean Seely, chef de l’Imagerie du sein au Centre de santé du sein, professeure agrégée à l’Université d’Ottawa et chercheuse principale de la phase préliminaire du TMIST à Ottawa. « Quand l’étude battra son plein, elle sera la plus vaste et importante à évaluer ensemble les technologies de mammographie 3D et 2D. Ses résultats nous permettront de décider s’il faut passer du dépistage 2D au dépistage 3D. Ce que nous voulons, c’est sauver des vies en sachant mieux déceler des cancers importants dès que possible. »

« Nous sommes heureux de collaborer et de financer cet essai essentiel », dit Dugald Seely, naturopathe, directeur général du CCIO et cochercheur de l’essai TMIST. « L’imagerie et la mammographie sont stressantes pour les patientes. Le CCIO tient à épauler les femmes en s’assurant qu’elles bénéficient de la meilleure technologie de dépistage, de sorte à limiter leur stress et à alléger le fardeau de la maladie. Ce programme de dépistage pourrait être révolutionnaire et nous espérons qu’il nous permettra de mieux cerner des cancers du sein jusqu’ici passés inaperçus. »

Le cancer du sein est la première cause de décès chez les femmes de 40 à 50 ans. À L’Hôpital d’Ottawa, mille nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.

La mammographie de dépistage réduit la mortalité due au cancer du sein. Ainsi, chez les femmes atteintes du cancer du sein, celles qui avaient passé des tests de dépistage ont un taux de mortalité d’environ 6 % après cinq ans, comparativement à 15 % chez celles qui n’avaient passé aucun dépistage. Le dépistage demeure néanmoins un sujet très controversé. La fréquence élevée de résultats faussement positifs de mammographies 2D et leurs effets nocifs ont poussé certains à remettre le dépistage en question. Sur 100 femmes rappelées pour passer des examens additionnels, plus de 90 obtiendront des résultats normaux ou révélant seulement une affection bénigne. Ces nombreux résultats faussement positifs sont très éprouvants et peuvent inciter les femmes à délaisser le dépistage. Elles deviennent ainsi plus nombreuses à risquer de mourir d’un cancer non décelé. Idéalement, la tomosynthèse réduira les résultats faussement positifs et améliorera l’exactitude des mammographies numériques.

L’essai TMIST intégral englobera 165 000 femmes et sera mené par la Dre Etta Pisano, doyenne émérite du collège de médecine de l’Université de la Caroline du Sud et vice-présidente de la recherche en radiologie au centre médical Beth Israel Deakoness de l’Université Harvard. La phase préliminaire canadienne est dirigée par Martin Yaffe, Ph.D., scientifique principal de la recherche en imagerie à l’Institut de recherche Sunnybrook et professeur en biophysique médicale et imagerie médicale à l’Université de Toronto.

Le Conseil d’éthique en recherches de L’Hôpital d’Ottawa a approuvé cette étude. Le site Web des Essais canadiens sur le cancer renferme plus d’information à son sujet.

Contacts pour les médias

• Heidi Vincent, Centre de cancérologie intégrative d’Ottawa; 613-293-3564; hvincent@oicc.ca

• Jenn Ganton, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa; 613-614-5253; jganton@ohri.ca

Au sujet de L’Hôpital d’Ottawa et du Centre de santé du sein
L’Hôpital d’Ottawa est l’un des plus importants hôpitaux d’enseignement et de recherche au Canada. Il est doté de plus de 1 100 lits, d’un effectif de quelque 12 000 personnes et d’un budget annuel d’environ 1,2 milliard de dollars. L’enseignement et la recherche étant au cœur de nos activités, nous possédons les outils qui nous permettent d’innover et d’améliorer les soins aux patients. Affilié à l’Université d’Ottawa, l’Hôpital fournit sur plusieurs campus des soins spécialisés à la population de l’Est de l’Ontario. Cela dit, nos techniques de pointe et les fruits de nos recherches sont adoptés partout dans le monde. Notre vision consiste à améliorer la qualité des soins et nous mobilisons l’appui de toute la collectivité pour mieux y parvenir.

Depuis qu’il a ouvert ses portes en 1997, le Centre de santé du sein de L’Hôpital d’Ottawa offre les meilleurs soins de santé du sein dans le Réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) de Champlain. Le Centre fournit une expertise et des services complets d’imagerie du sein, de biopsie, de diagnostic, d’évaluation du risque et de planification des chirurgies. Il offre également un soutien psychosocial aux patientes et à leurs familles, dans un milieu empreint de compassion. On effectue au Centre des évaluations de haute qualité en imagerie diagnostique, posant 85 % des diagnostics de cancer du sein à L’Hôpital d’Ottawa. Plus de 2 500 biopsies y sont réalisées tous les ans.

Au sujet du Centre de cancérologie intégrative d’Ottawa (CCIO)
Le CCIO change la vie des gens qui ont le cancer. La cancérologie intégrative qui y est pratiquée assure la meilleure qualité de vie possible aux personnes traitées en milieu hospitalier en réduisant les effets secondaires et en aidant à prévenir les récidives. Premier centre de cancérologie intégrative et de recherche dans ce domaine dans le centre et l’est canadiens, le CCIO a reçu les deux plus importantes subventions de recherche en cancérologie intégrative en Amérique du Nord. Ce centre sans but lucratif offre des programmes variés pour les patients, dont Babes4Breasts à l’intention des femmes ayant appris récemment qu’elles ont le cancer du sein. www.oicc.ca/fr

Au sujet de l’Université d’Ottawa : Un carrefour d’idées et de cultures
L’Université d’Ottawa compte plus de 50 000 étudiants, professeurs et employés administratifs qui vivent, travaillent et étudient en français et en anglais. Notre campus est un véritable carrefour des cultures et des idées, où les esprits audacieux se rassemblent pour relancer le débat et faire naître des idées transformatrices. Nous sommes l’une des 10 meilleures universités de recherche du Canada; nos professeurs et chercheurs explorent de nouvelles façons de relever les défis d’aujourd’hui. Classée parmi les 200 meilleures universités du monde, l’Université d’Ottawa attire les plus brillants penseurs et est ouverte à divers points de vue provenant de partout dans le monde. www.uottawa.ca
 

Mots clés - maladies et domaines de recherche : Cancer du sein