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Une « empreinte métabolique » pourrait-elle cibler des bébés prématurés dans les pays en développement?


le 2 septembre 2016



Une équipe dirigée par des chercheurs canadiens a reçu 1,2 M$ US de la Fondation Bill et Melinda Gates pour se pencher sur la question

Et si la ponction de sang au talon permettait de cibler les nouveau-nés vulnérables? Une des plus grandes vulnérabilités est la prématurité. Des chercheurs canadiens espèrent que les marqueurs métaboliques découverts dans le sang prélevé au talon des bébés pour réaliser les examens de dépistage habituels aideront à déterminer l’âge gestationnel des nouveau-nés et à améliorer les soins qui leur sont offerts dans les pays en développement.

« Nous cherchons une empreinte métabolique dans certaines molécules du sang qui pourrait aider à estimer l’âge gestationnel », explique le Dr Kumanan Wilson, spécialiste en médecine interne, scientifique principal et titulaire d’une chaire sur les innovations en santé publique à L’Hôpital d’Ottawa et professeur à l’Université d’Ottawa. « Connaître l’âge gestationnel d’un nouveau-né aide à déterminer les évaluations qu’il faut réaliser et à offrir les meilleurs soins postnataux. »

La naissance prématurée est l’une des principales causes de décès et de maladies chez les nouveau-nés partout dans le monde. Dans bien des pays à faible revenu, l’âge gestationnel des nouveau-nés est inconnu. Les services prénataux comme l’échographie, qui aide à déterminer l’âge du fœtus et à évaluer sa croissance, ne sont bien souvent pas disponibles et les femmes ne connaissent pas toujours la date de conception.

Des scientifiques de L’Hôpital d’Ottawa, du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) et de l’Université d’Ottawa dirigent une équipe internationale qui vérifiera si un calculateur permettant de déterminer correctement l’âge gestationnel au Canada peut aussi être utilisé dans des pays en développement.

« Je suis vraiment ravi d’utiliser l’expertise acquise en matière de dépistage auprès des nouveau-nés en Ontario pour aider les enfants d’autres pays, surtout ceux à faible revenu », affirme le Dr Pranesh Chakraborty, directeur général et médecin-chef à Dépistage néonatal Ontario, chercheur clinicien à l’Institut de recherche du CHEO et professeur agrégé à l’Université d’Ottawa. « Nous sommes aussi ravis d’avoir la possibilité d’élargir l’approche au-delà de la prématurité. Le projet de recherche permettra de créer des outils et des méthodes afin d’explorer cette voie pour d’autres importants problèmes de santé touchant les enfants, tant au Canada qu’à l’étranger. »

Résultats préliminaires

Les chercheurs ont récemment reçu 1,2 M$ US de la Fondation Gates dans le cadre du programme Grand Challenges Explorations pour financer la deuxième phase du projet, qui consiste à élargir le projet pilote. Ils avaient reçu 100 000 $ en 2014 pour financer la première phase du projet, qui a donné d’excellents résultats.

Pendant la première phase, les chercheurs ont analysé les données recueillies sur plus de 400 000 bébés nés en Ontario, au Canada. Ils ont découvert que le niveau de certains composés métaboliques du sang des nouveau-nés, combiné au sexe et au poids à la naissance, pourrait déterminer l’âge gestationnel des nouveau-nés à une ou deux semaines près. Leurs travaux ont fait l’objet d’un article dans l’American Journal of Obstetrics & Gynecology.

Grâce à la nouvelle subvention, l’équipe de recherche pourra perfectionner le calculateur de l’âge gestationnel et la valider à l’échelle internationale. En partenariat avec des scientifiques et des cliniciens en Chine, aux Philippines, en Zambie, au Bangladesh, au Canada et aux États-Unis, elle mettra la méthode à l’essai sur le terrain en utilisant les ponctions de sang faites au talon des nouveau-nés au Bangladesh et en Zambie. Steven Hawken, Ph.D., scientifique à L’Hôpital d’Ottawa et professeur adjoint à l’Université d’Ottawa, validera le calculateur en utilisant des données sur le dépistage des nouveau-nés en Chine et aux Philippines.

Les chercheurs espèrent que leur calculateur aidera les familles et les professionnels de la santé à offrir des soins spécialisés aux prématurés, notamment des vaccins. Savoir qu’un bébé est prématuré permet de choisir les évaluations du développement en conséquence, ce qui pourrait aider à repérer plus rapidement d’autres problèmes de santé. Le calculateur pourrait en outre aider à surveiller les naissances prématurées à l’échelle de la population et à évaluer le succès de programmes visant à les réduire.

Les autres chercheurs qui participent au projet sont notamment Julian Little, Ph.D. (professeur et directeur, École d’épidémiologie, de santé publique et de médecine préventive, Université d’Ottawa; titulaire, Chaire de recherche du Canada en épidémiologie du génome humain); Beth Potter, Ph.D. (professeure adjointe, École d’épidémiologie, de santé publique et de médecine préventive, Université d’Ottawa) et le Dr Mark Walker (chef, Obstétrique, Gynécologie et Soins aux nouveau-nés, et scientifique principal, L’Hôpital d’Ottawa; professeur et directeur d’obstétrique et de gynécologie, Université d’Ottawa).

Photos: https://www.dropbox.com/sh/rudtry2pb8rjchh/AADzwYrGNID9UCckUVROKugqa?dl=0

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L’Institut de recherche du CHEO, affilié à l’Université d’Ottawa, coordonne les activités de recherche au Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario. Ses trois programmes de recherche comprennent la biomédecine moléculaire, les technologies de la santé et l’application des données probantes à la pratique médicale. Ses principaux domaines de recherche sont le cancer, le diabète, l’obésité, la santé mentale, la médecine d’urgence, la santé musculo-squelettique, les renseignements électroniques sur la santé et la protection des renseignements personnels, ainsi que la génétique des maladies rares. Les avancées réalisées aujourd’hui par l’Institut serviront à améliorer la santé des enfants de demain. Pour de plus amples renseignements, consultez le site Web www.cheori.org ou suivez-nous sur @CHEOhospital.

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