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Une étude révèle que le taux de dépistage du cancer colorectal est bas au Canada même si la population a accès à un médecin de famille et qu’il existe des lignes directrices


le 10 septembre 2007

Une nouvelle étude publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC) montre que seulement 18 % des Canadiens admissibles se soumettent à des examens de dépistage du cancer colorectal dans le délai recommandé. L’étude englobait 12 776 hommes et femmes âgés de 50 ans et plus qui couraient un risque moyen de contracter le cancer colorectal dans quatre provinces canadiennes (Colombie Britannique, Saskatchewan, Ontario et Terre-Neuve-et-Labrador).

« Notre étude montre que le taux de dépistage du cancer colorectal au Canada se situe à un niveau inacceptable malgré la publication de lignes directrices claires en 2001 et même si nous disposons de données probantes qui montrent son efficacité », indique l’auteur principal de l’étude, le Dr Ryan Zarychanski, médecin et boursier de recherche à L’Hôpital d’Ottawa, à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa. « Nous avons également constaté que la consultation d’un médecin de famille de façon régulière augmente l’accès au dépistage, mais uniquement à environ 21 %. »

Au Canada en 2007, quelque 20 460 personnes apprendront qu’elles souffrent du cancer colorectal. Environ 8 700 d’entre elles en mourront. C’est le tueur numéro deux au pays, tous types de cancer confondus. La bonne nouvelle, c’est que le taux de mortalité chute dans les cas où le cancer colorectal est dépisté dès le début – 90 % des patients survivent cinq ans. En 2001, le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs a publié des lignes directrices pour recommander aux personnes à risque moyen de passer un test de recherche de sang occulte dans les selles tous les deux ans, ainsi qu’une sigmoïdoscopie et une colonoscopie tous les 10 ans.

« Les gens devraient prendre conscience que leur risque de mourir du cancer colorectal peut être considérablement réduit grâce aux examens de dépistage. Ils devraient en discuter avec leur médecin de famille et insister pour les passer s’ils sont à risque, ajoute le Dr Zarychanski. Même si les raisons qui expliquent ce faible taux de dépistage sont complexes et incluent des facteurs comme le manque de programmes structurés de dépistage et la gêne à discuter de problèmes dans cette partie du corps, personne ne peut affirmer que les médecins eux-mêmes ne sont pas en faveur dépistage du cancer colorectal puisque nous savons que 50 % d’entre eux s’y soumettent. »

La recherche réalisée par le Dr Zarychanski, hématologue formé au Canada et spécialiste des soins intensifs, s’inscrit dans le cadre de ses études supérieures en épidémiologie et en médecine communautaire à l’Université d’Ottawa. Les données analysées proviennent de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes réalisée en 2003 par Statistique Canada.

Dans l’éditorial qui accompagne l’article scientifique publié dans le JAMC, les Drs Alan Barkun et Ken Flegel affirment que les médecins devraient jouer un rôle plus actif pour promouvoir le dépistage du cancer colorectal. La revue donne également des renseignements sur les programmes de dépistage du cancer colorectal déjà en place dans trois provinces – des programmes qu’il faudrait d’ailleurs mettre en œuvre dans l’ensemble du Canada.

Contact pour les médias
Jennifer Paterson
Institut de recherche en santé d’Ottawa
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