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Une étude ouvre de nouvelles perspectives pour comprendre la maladie de Parkinson et explorer une nouvelle cible thérapeutique


le 5 juillet 2007

Des chercheurs canadiens ont découvert une nouvelle enzyme qui pourrait expliquer le lien entre la maladie de Parkinson et des sous-produits cellulaires toxiques : les espèces oxygénées radicalaires. Le Dr David Park et son équipe de l’Université d’Ottawa et de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa se sont aperçus que l’enzyme anti-oxydante Prx2 est inactivée par un agent chimique qui provoque la maladie de Parkinson chez la souris, et que la réactivation de cette enzyme pouvait fournir une bonne protection. L’équipe a également découvert une plus grande quantité de Prx2 inactivées dans le tissu du cerveau de patients atteints de la maladie de Parkinson par comparaison avec celui de patients en santé, ce qui semble indiquer qu’elle pourrait jouer aussi un rôle dans la maladie qui affecte l’homme. Les résultats de leurs travaux seront publiés dans le numéro du 5 juillet 2007 de la revue Neuron.

« C’est la mort des cellules produisant la dopamine qui cause les principaux symptômes de la maladie de Parkinson, explique le Dr Park, scientifique principal et professeur agrégé de neurosciences. Les traitements traditionnels masquent les symptômes en augmentant les niveaux de dopamine. Notre étude nous permet de penser que l’intensification de l’activité des Prx2 pourrait aider à prévenir les dommages qui finissent par entraîner la mort de ces cellules. »

Toutes les cellules du corps humain produisent naturellement des espèces oxygénées radicalaires, mais il arrive qu’elles « perdent complètement la tête » et causent des dommages, sans qu’on sache encore vraiment pourquoi. Des chercheurs ont formulé une théorie pour tenter d’expliquer ce phénomène : la capacité du cerveau à inactiver les espèces oxygénées radicalaires diminue avec le temps. Les cellules vulnérables, comme celles qui produisent la dopamine, sont alors endommagées. Ce phénomène pourrait être influencé par des facteurs génétiques et environnementaux. Cerner le rôle de l’enzyme Prx2 permettra de combler d’importantes lacunes dans cette théorie.

Le Dr Park précise que les espèces oxygénées radicalaires jouent également un rôle dans le déclenchement d’un AVC et d’autres troubles qui touchent le cerveau. Le potentiel thérapeutique de la Prx2 est donc plutôt vaste. « Les résultats sont vraiment prometteurs, ajoute-t-il, mais nous devons demeurer prudents. Nous n’en sommes qu’aux premières étapes et il faut beaucoup d’années pour mettre au point et tester un traitement potentiel. »

Les neurologues sont encouragés par les résultats. « Cette découverte constitue une importante étape dans nos efforts pour comprendre les processus qui se dérèglent et donnent lieu à la maladie de Parkinson, indique le Dr David Grimes, directeur de la Clinique de la maladie de Parkinson et des troubles du mouvement de L’Hôpital d’Ottawa. Elle fournit aussi une nouvelle voie à explorer pour mettre au point de meilleurs traitements. »

La maladie de Parkinson est la maladie neuro-dégénérative la plus courante après la maladie d’Alzheimer. Elle touche au moins 100 000 Canadiens et on s’attend à ce que le nombre de cas double d’ici 2050. Le Dr Park est membre du Consortium pour la recherche sur le Parkinson d’Ottawa, un groupe de 18 scientifiques qui se sont donné pour mission d’attaquer cette maladie de tous les côtés. L’étude est financée par le Consortium pour la recherche sur le Parkinson, ainsi que par la Parkinson’s Disease Foundation, la Société Parkinson Canada, la Fondation des maladies du cœur du Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada et l’armée américaine.

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
Affilié à l’Université d’Ottawa, l’IRHO est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa. Il emploie plus de 1 200 scientifiques, cliniciens, étudiants diplômés, boursiers postdoctoraux et employés de soutien, qui se consacrent à la recherche dans l’objectif d’améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. Vous aimeriez en savoir plus? Visitez le site Web à l’adresse www.irso.ca.

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