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De nouvelles lignes directrices aideront les adultes à prendre en charge les symptômes persistants d’une commotion cérébrale et à reprendre une vie normale


le 24 septembre 2013

Ottawa et Toronto — Une nouvelle série de lignes directrices, publiée aujourd’hui par la Fondation ontarienne de neurotraumatologie (FON), aidera les médecins de famille et infirmières praticiennes à traiter et à prendre en charge les symptômes qui perdurent des mois après une commotion cérébrale. Les lignes directrices du document intitulé Guidelines for Concussion/Mild Traumatic Brain Injury and Persistent Symptoms (2e édition) utilisent des données probantes actualisées de façon importante pour appuyer les professionnels de la santé qui aident les patients adultes à retrouver une vie normale.

Selon des chiffres publiés en 2004, on estime que 80 000 personnes subissent une commotion ou un traumatisme crânien léger (TCL) chaque année en Ontario. De ce nombre, jusqu’à 16 000 personnes présentent des symptômes persistants et incommodants pendant plus de trois mois. Près d’une décennie plus tard, ce taux est, de l’avis général, considérablement plus élevé.

« La commotion cérébrale est généralement perçue comme une blessure sportive », déclare le Dr Shawn Marshall, auteur principal des lignes directrices et médecin au Centre de réadaptation de L’Hôpital d’Ottawa. « En réalité, bon nombre de commotions ou de traumatismes crâniens légers découlent d’une mésaventure de la vie quotidienne, comme tomber sur la glace en allant promener le chien, débouler les marches à la maison ou être victime d’un accident de voiture. »

« Il existe actuellement de bonnes lignes directrices dans le domaine du sport sur la manière de retourner au jeu. Nos lignes directrices englobent bien davantage. Nous voulons aider les gens à reprendre une vie normale », ajoute le Dr Marshall, qui est aussi chercheur clinicien à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et professeur de médecine à l’Université d’Ottawa.

Le Dr Marshall souligne que la priorité absolue est de permettre au cerveau de se reposer, car le repos aide la grande majorité des patients qui ont subi une commotion à se rétablir. Mais lorsque les symptômes durent plusieurs mois, les récentes recherches effectuées dans le cadre des nouvelles lignes directrices montrent qu’un repos prolongé peut nuire au bien-être. Les gens perdent la forme et peuvent finir par se sentir isolés et déprimés.

« Nous devons traiter les symptômes plus activement afin d’aider les gens à reprendre leurs activités quotidiennes », affirme le Dr Marshall.

Le cas de Leah Braithwaite est un exemple parfait. Mme Braithwaite a été renversée par un skieur débutant en février 2011.

« C’était une chute anodine, mais les conséquences sur mon travail et ma famille étaient tout sauf insignifiantes », raconte Leah Braithwaite, résidente d’Ottawa et mère de deux enfants, qui travaille comme chef de la Politique et de la Planification au Service canadien des glaces d’Environnement Canada. « Mon médecin a posé un diagnostic de commotion cérébrale, mais il n’avait pas de programme pour prendre en charge les symptômes persistants et débilitants dont je souffrais. »

Mme Braithwaite a fait son possible pour se débrouiller seule. Elle a pris un congé de maladie et passé beaucoup de temps dans sa chambre plongée dans le noir. Elle a tenté de retourner travailler en mars, mais la pression subie et le temps de travail prolongé ont ravivé ses symptômes (fatigue, étourdissements, maux de tête et nausées). Elle avait également de la difficulté à traiter l’information, à se concentrer et même à trouver les mots justes dans une conversation. Elle ne pouvait amener son fils jouer au basketball. Elle ne pouvait supporter le son de la vaisselle lorsqu’on vidait le lave-vaisselle. Elle a demandé à consulter un spécialiste.

« J’ai dû attendre quatre mois de plus avant de rencontrer quelqu’un qui connaissait suffisamment les commotions cérébrales pour soulager mes symptômes et m’aider à retourner au travail et auprès de ma famille. J’espère que ces lignes directrices permettront à un grand nombre de personnes de commencer ce cheminement plus tôt », ajoute Mme Braithwaite qui, après plusieurs faux départs, a repris son travail progressivement, d’abord de la maison pendant plusieurs mois, puis finalement au bureau à temps plein neuf mois après sa commotion cérébrale. Deux ans et demi plus tard, bien qu’elle doive encore composer avec certains symptômes comme la fatigue et les maux de tête, elle s’estime chanceuse d’avoir pu reprendre ses activités comme avant.

Au sujet de la raison d’être de ces lignes directrices, le Dr Marshall ajoute : « Tout le monde n’est pas un expert des traumatismes crâniens légers. Nombreux sont les médecins de famille et les autres professionnels de la santé qui veulent ou doivent approfondir leurs connaissances sur la prise en charge globale des commotions cérébrales. Ces lignes directrices les aident à explorer la série considérable de recherches récentes sur les commotions. »

Les lignes directrices, qui ont été conçues à l’intention des professionnels de la santé pour gérer les commotions ou les traumatismes crâniens légers d’adultes de plus de 18 ans, comprennent des méthodes pour permettre aux médecins et autres cliniciens d’évaluer, de surveiller et de prendre en charge objectivement les symptômes. Elles fournissent également des stratégies et des outils concrets pour tout type de professionnel de la santé.

« Ces lignes directrices sont importantes, car elles vont changer la façon de gérer les commotions cérébrales par les cliniciens et les patients, mais aussi dans l’ensemble du système », déclare Corinne Kagan de la FON. Cette dernière collaborera avec ses partenaires au sein de la Stratégie de prise en charge des commotions cérébrales / traumatismes crâniens légers afin de diffuser largement et de faciliter l’utilisation des lignes directrices, qui comprennent un plan pour mettre en œuvre les éléments de diagnostic et de gestion initiale dans certains services d’urgence de la province. La FON travaille également sur des lignes directrices pour prendre en charge les symptômes de commotion persistants chez les enfants et les jeunes. Ces lignes directrices devraient paraître en 2014.

Six personnes ont travaillé au sein de l’équipe du Dr Marshall pour élaborer ces lignes directrices, notamment le Dr Mark Bayley de l’Institut de réadaptation de Toronto du Réseau universitaire de santé (UHN), la Dre Lindsay Berrigan de l’Université Dalhousie, le Dr Scott McCullagh du Centre de sciences de la santé Sunnybrook, la Dre Donna Ouchterlony de l’Hôpital St. Michael et la Dre Diana Velikonja de l’organisme HamiltonHealth Sciences.

En outre, l’équipe a fait appel à 35 spécialistes supplémentaires provenant du Canada, des États-Unis et de l’Australie, y compris des professionnels de la réadaptation et des soins de santé, des personnes ayant subi une commotion cérébrale ainsi que des experts des domaines du sport et militaire.

Les lignes directrices sont gratuites et disponibles en anglais dans le site de la FON (www.onf.org) et de Concussions Ontario (www.ConcussionsOntario.org).

Renseignements

Kina Leclair
Université d'Ottawa
613-562-5800, poste 2529
613-762-2908 (cell.)
kleclair@uottawa.ca

Paddy Moore
Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
613-737-8899, poste 73687
613-323-5680 (cell.)
padmoore@ohri.ca

À propos de la Fondation ontarienne de neurotraumatologie
La Fondation ontarienne de neurotraumatologie (FON) est un organisme de recherche sans but lucratif qui travaille avec des partenaires de partout en Ontario pour mettre en place et maintenir des améliorations dans les pratiques et les politiques relatives à la reconnaissance, au diagnostic et à la gestion des commotions cérébrales ou des traumatismes crâniens légers. La FON fait figure de chef de file en matière de recherche stratégique et appliquée sur les lésions cérébrales acquises, les lésions médullaires et la prévention des blessures. Financée par le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, la FON mise sur ses points forts en matière de collaboration et de réseautage. Elle vise à associer la recherche et la pratique pour collaborer avec des partenaires provinciaux, nationaux et internationaux en neurotraumatologie.

Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO)
L’IRHO est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa affilié à l’Université d’Ottawa. Il entretient des liens étroits avec les facultés de médecine et des sciences de la santé de l’Université. L’IRHO regroupe plus de 1 700 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, stagiaires postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. Les recherches menées à l’IRHO sont financées par la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

À propos de l’Université d’Ottawa
L’Université d’Ottawa soutient activement la recherche de pointe et favorise le développement des connaissances fondé sur une approche interdisciplinaire. Son engagement envers l’excellence attire les chercheurs les plus prometteurs du Canada et du monde entier. L’Université d’Ottawa contribue grandement au développement économique de la région de la capitale nationale. www.uottawa.ca