France Todd (au centre) a participé à une étude visant à réduire les saignements pendant la chirurgie du foie pour ainsi éviter le besoin d’une transfusion de sang.France Todd a été très étonnée d’apprendre qu’elle avait le cancer du foie.
« J’ai eu de la chance », raconte la mère de deux enfants passionnée de ski alpin et d’entraînement CrossFit. « Pendant mon examen annuel, mon médecin de famille a décelé des traces de sang dans mon urine. »
Un examen d’IRM et une biopsie ont ensuite confirmé la présence d’une tumeur.
« Mon chirurgien, le Dr Guillaume Martel, m’a conseillée de la faire retirer la semaine suivante », dit Mme Todd, alors directrice des ressources humaines d’une entreprise de haute technologie. « J’étais sous le choc et je m’attendais à ce que ma vie soit bouleversée. »
Heureusement, le retrait de la tumeur de 4 cm s’est bien passé. Mme Todd n’a pas eu besoin d’une transfusion de sang, contrairement à 25 % des patients qui ont une chirurgie du foie.
Mme Todd a participé à une étude pilote consistant à extraire avant la chirurgie 10 % de son sang, soit le même volume que pour un don de sang, afin de voir si cela réduit le saignement pendant l’intervention.
« Nous prélevons un sac de sang avant l’intervention, puis le réinjectons au patient une fois la chirurgie terminée », explique le Dr Martel, chirurgien à L’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé à l’Université d’Ottawa. « Cette pratique existe depuis longtemps et on a l’intuition qu’elle fonctionne, mais son bien-fondé n’a jamais été vérifié de façon rigoureuse. »
La pratique fait désormais l’objet d’essais cliniques menés dans le cadre d’un important programme de recherche dirigé par le Dr Martel dans l’espoir d’éviter le recours inutile aux transfusions de sang pendant les chirurgies du foie.
Le Dr Martel et ses collègues ont aussi créé un outil pour aider les chirurgiens du foie à déterminer le besoin d’une transfusion de sang. Il reste encore à valider en milieu clinique les critères de l’outil, qui reposent sur la recherche actuelle et l’avis d’experts.
« Une transfusion de sang peut être salutaire », précise-t-il. « Mais elle comporte aussi des risques, dont des infections, des réactions allergiques, des problèmes cardiovasculaires, et même la progression du cancer. Il nous incombe donc d’y avoir recours seulement lorsqu’elle est absolument nécessaire. »
Cette recherche bénéficie d’un généreux soutien de l’initiative de recherche visant à améliorer les soins aux patients, ainsi que du financement du Fonds canadien de recherche en chirurgie et du Département de chirurgie de l’Université d’Ottawa.
L’Hôpital d’Ottawa se démarque par ses soins, sa recherche et son enseignement comme hôpital universitaire fièrement affilié à l’Université d’Ottawa et soutenu par la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.