Bénéficiaires des subventions de démarrage ELEVATE (en sens horaire à partir de l’arrière gauche) : Gregory Hundemer, Ann Bugeja, Ayub Akbari, Deborah Zimmerman, Christopher Kennedy.L’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa octroie cinq subventions de démarrage ELEVATE pour financer le lancement de projets de recherche novateurs dans le domaine de la néphrologie.
Le budget total de 200 000 $ est réservé à des projets visant à prévenir des maladies rénales, à améliorer l’accès à la transplantation rénale et à améliorer les soins offerts aux receveurs après une transplantation. Un groupe de chercheurs internes et externes et de patients-conseillers ont sélectionné les projets après l’examen rigoureux des demandes reçues.
Le premier concours ELEVATE, tenu en 2022, visait à soutenir des chercheurs en début de carrière tandis que le concours en 2023 était axé sur le processus inflammatoire et le système immunitaire. Le concours est financé en partie grâce aux dons non dirigés à une fin particulière faits à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa par l’entremise de la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa. Un deuxième volet axé sur la recherche sur les maladies rénales a été ajouté au concours ELEVATE en 2023 pour élargir la portée du généreux don d’un donateur.
« Dans le cadre de notre processus de planification stratégique, nous avons cerné le besoin d’un programme de subventions de démarrage pour donner le coup d’envoi à des projets novateurs et aider les chercheurs à générer des données préliminaires qui leur permettront ensuite de faire la demande de subventions externes plus élevées », déclare le Dr Duncan Stewart, vice-président exécutif de la Recherche à L’Hôpital d’Ottawa et professeur de médecine à l’Université d’Ottawa. « Nous sommes impatients de connaître les répercussions de ces projets et de financer les prochaines éditions de ce concours. »
Résumés des projets :
Ayub AkbariL’intelligence artificielle (IA) peut-elle améliorer le dosage des médicaments antirejets?
Plus de 20 000 personnes vivent avec un nouveau rein au Canada, et ce nombre augmente chaque année. Un médicament qui supprime le système immunitaire appelé tacrolimus est souvent utilisé pour empêcher le corps de rejeter l’organe, mais le dosage doit être parfait. Un dosage trop faible entraîne le rejet du rein. Un dosage trop élevé peut endommager les reins ou le système nerveux. Fait alarmant : moins de la moitié des patients atteignent la concentration idéale de tacrolimus dans leur sang au cours des trois mois cruciaux qui suivent une transplantation. C’est en partie dû au fait que les stratégies de dosage ne tiennent pas compte des facteurs propres au patient qui peuvent influer sur la concentration de médicament. Le projet vise à concevoir un outil basé sur l’IA pour orienter le dosage du tacrolimus. Cet outil pourrait améliorer les résultats des receveurs de rein grâce à un dosage plus précis. Pour ce faire, nous utiliserons les données de la Clinique de transplantation rénale de L’Hôpital d’Ottawa, qui est l’une des plus importantes au Canada. On y réalise plus de 100 transplantations par année.
Équipe responsable du projet : Ayub Akbari (photo) Greg Hundemer, Ran Klein, Christopher Mccudden, Cedric Edwards, Babak Rashidi, James Green, Martin Klamrowski, Elmira Amooei.
Existe-t-il des différences entre les sexes en ce qui concerne le traitement de l’hypertension artérielle et l’apparition de maladies rénales?
Ann BugejaUne hypertension artérielle non gérée peut entraîner une maladie rénale chronique en provoquant le rétrécissement, l’affaiblissement ou le durcissement des vaisseaux sanguins autour du rein. Cette maladie peut être évitée par la gestion de l’hypertension artérielle grâce à un mode de vie sain et à des médicaments. Il existe des différences biologiques en ce qui concerne l’apparition de l’hypertension artérielle chez les femmes et les hommes et leurs résultats au chapitre de la fonction rénale. Peu de recherches ont toutefois été réalisées pour déterminer si les hommes et les femmes reçoivent des traitements fondés sur des données probantes au moment du premier diagnostic d’hypertension artérielle. Pour faire la lumière sur cette question, nous examinerons les données sur tous les hommes et les femmes de 66 ans et plus ayant reçu un diagnostic d’hypertension artérielle en Ontario entre janvier 2017 et décembre 2021. Nous vérifierons quel traitement leur a été prescrit en premier et s’ils ont ensuite contracté une maladie rénale. Notre hypothèse est que les femmes sont moins susceptibles de recevoir un traitement fondé sur des données probantes contre l’hypertension artérielle que les hommes et, en conséquence, plus susceptibles d’obtenir de moins bons résultats pour leur fonction rénale. Cette étude est une première étape essentielle pour mieux comprendre les disparités entre les sexes en ce qui concerne le traitement de l’hypertension artérielle et les résultats de la fonction rénale. Les connaissances ainsi acquises aideront à orienter les soins et à façonner les politiques pour favoriser la santé rénale des femmes au Canada.
Équipe responsable du projet : Ann Bugeja (photo), Manish Sood, Greg Hundemer, Greg Knoll, Marcel Ruzicka
L’aldostéronisme primaire léger a-t-il une incidence sur la progression d’une maladie rénale?
Gregory HundemerUn adulte sur dix vit avec une maladie rénale chronique, ce qui augmente son risque de maladie cardiovasculaire et d’insuffisance rénale. La maladie rénale chronique progresse plus rapidement chez certaines personnes que chez d’autres. L’une des explications pourrait être l’aldostéronisme primaire (AP), une cause très fréquente, mais souvent méconnue d’hypertension artérielle. Causé par une production excessive de l’hormone aldostérone, l’AP entraîne des taux plus élevés de maladies cardiovasculaires et rénales que les autres types d’hypertension artérielle. En outre, de plus en plus de données montrent que des formes plus légères, classées dans la catégorie de « l’AP subclinique », sont très courantes dans la population générale et ne sont souvent pas diagnostiquées. Dans le cadre du projet, nous examinerons si l’AP subclinique explique pourquoi la maladie cardiovasculaire ou rénale connaît une progression plus rapide chez certains patients. Si tel est le cas, nos résultats pourraient servir de base à des essais cliniques intégrant le dépistage de l’AP à la prise en charge de la maladie rénale chronique. Les conséquences de l’AP sur la santé sont évitables par des médicaments. Ainsi, un dépistage accru de l’AP pourrait améliorer les résultats à long terme des patients atteints d’une maladie rénale chronique.
Équipe responsable du projet : Gregory Hundemer (photo), Manish Sood, Tim Ramsay, David Colantonio
Étude sur les filtres rénaux défaillants dans le cadre du syndrome néphrotique
Christopher KennedyLe syndrome néphrotique idiopathique survient chez l’enfant lorsque le système immunitaire endommage des cellules importantes dans les filtres rénaux appelées podocytes. Ces podocytes endommagés laissent passer trop de protéines du sang vers l’urine. Les enfants atteints de ce syndrome présentent un risque accru d’infection, de maladie cardiovasculaire et de maladie rénale. Les symptômes se traitent par des stéroïdes et d’autres médicaments, mais il n’existe pas de traitement curatif. L’un des obstacles à la mise au point d’un traitement est l’absence de modèle animal de lésions podocytaires caractéristiques de ce syndrome qui puisse être étudié en laboratoire. Nous prévoyons d’y remédier en créant un modèle murin de telles lésions podocytaires. Il nous permettra d’examiner les changements cellulaires dans les podocytes et les mécanismes moléculaires mobilisés pendant le processus de lésion. Nous espérons qu’une meilleure compréhension de l’évolution de ce syndrome pourrait un jour mener à de meilleurs traitements.
Équipe responsable du projet : Christopher Kennedy (photo), Dylan Burger (cochercheur), Robert Myette (MD/étudiant au Ph.D.), Chet Holterman (associé de recherche)
Les transfusions sanguines influencent-elles le succès des greffes de rein au Canada?
Deborah ZimmermanL’organisme utilise des marqueurs appelés antigènes leucocytaires humains (ALH) pour distinguer les cellules qui lui appartiennent de celles qui ne lui appartiennent pas. Après une transfusion sanguine, le système immunitaire peut produire des anticorps pour identifier les marqueurs des ALH étrangers dans l’organisme, un processus appelé allosensibilisation. Chez les patients atteints d’insuffisance rénale terminale en attente d’une greffe de rein, l’allosensibilisation est associée à des temps d’attente plus longs en raison d’un nombre réduit de donneurs admissibles et d’un risque accru de rejet de l’organe. Aux États-Unis, une étude a révélé que plus de 80 % des receveurs potentiels d’une greffe de rein ont eu besoin d’une transfusion sanguine pendant une période de deux ans. Il n’est pas certain qu’il en soit de même au Canada. Pour explorer la question, notre équipe examinera les données de tous les patients admissibles à une greffe de rein à L’Hôpital d’Ottawa entre 2006 et 2023. Nous déterminerons le taux de transfusion sanguine et l’incidence de la transfusion sur l’allosensibilisation. Cette première étape sera utilisée pour demander un financement supplémentaire afin de cerner les différences dans les pratiques de transfusion sanguine dans les hôpitaux de l’Ontario et leur incidence sur l’allosensibilisation, d’étudier l’importance des caractéristiques des donneurs de sang comme l’âge et le sexe sur l’allosensibilisation et de fournir une estimation de la taille de l’échantillon nécessaire pour lancer un essai clinique visant à réduire le besoin de transfusions sanguines dans cette population.
Équipe responsable du projet : Deborah Zimmerman (photo), Dean Fergusson, Alan Tinmouth, Johnathan Mack, Tim Ramsay.
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