Bénéficiaires des subventions de démarrage ELEVATE (en sens horaire à partir de l’arrière gauche) : Manoj Lalu, Michele Ardolino, Shirley Mei, Johné Liu
L’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) a octroyé quatre subventions de démarrage ELEVATE à des chercheurs, dans le but de les aider à comprendre le rôle de l’inflammation et du système immunitaire dans diverses maladies et à mettre au point des traitements plus efficaces.
Totalisant 200 000 $, ces subventions contribueront à faire progresser la recherche sur les maladies qui affectent les ovaires, les poumons, le côlon et le système immunitaire. Les chercheurs financés ont été sélectionnés par un groupe de chercheurs internes et externes et de patients-conseillers, à la suite d’un examen rigoureux.
Les subventions ELEVATE sont octroyées en partie grâce aux dons non dirigés à une fin particulière faits à la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.
Le concours ELEVATE porte sur un thème stratégique différent chaque année. En 2022, les chercheurs en début de carrière étaient à l’honneur, tandis qu’en 2023 le concours était axé sur deux thèmes : l’inflammation et le système immunitaire ainsi que les maladies du rein.
« Dans le cadre de notre processus de planification stratégique, nous avons cerné le besoin d’un programme de subventions de démarrage pour donner le coup d’envoi à des projets novateurs et aider les chercheurs à générer des données préliminaires qui leur permettront ensuite de faire la demande de subventions externes plus élevées », déclare le Dr Duncan Stewart, vice-président exécutif de la Recherche à L’Hôpital d’Ottawa et professeur de médecine à l’Université d’Ottawa. « Nous sommes impatients de connaître les répercussions de ces projets et de financer les prochaines éditions de ce concours. »
Résumés des projets :
Quel rôle joue le système immunitaire dans le syndrome des ovaires polykystiques?
Michele ArdolinoLe syndrome des ovaires polykystiques est caractérisé par la production d’une trop grande quantité d’hormones androgènes par les ovaires. Cette maladie qui touche de 8 % à 13 % des personnes qui ont des ovaires est l’une des principales causes de l’infertilité. On ignore la cause sous-jacente du syndrome, mais selon notre hypothèse, des cellules immunitaires appelées cellules lymphoïdes innées de type 2 (ou ILC2) présentes dans les ovaires y contribueraient en réagissant aux androgènes. Nous avons récemment démontré que les ILC2 sont présentes dans les ovaires des souris et qu’elles causent une importante inflammation en réponse aux androgènes. Pour vérifier notre hypothèse, nous examinerons les ILC2 dans les ovaires de personnes atteintes et non atteintes du syndrome des ovaires polykystiques. Ensuite, nous utiliserons des modèles murins du syndrome (c.-à-d. des souris atteintes) pour étudier le mécanisme d’activation des ILC2 par les androgènes. Nous espérons déterminer le rôle des ILC2 dans ce trouble et découvrir s’il est possible d’en atténuer les symptômes en réduisant la quantité d’ILC2.
Équipe de recherche : Michele Ardolino (photo) Barbara Vanderhyden, Eve Tsai, Sara Asif et Katarina Kovacina
Endiguer la poussée inflammatoire : la thérapie par cellules CAR-T régulatrices pour traiter le syndrome de détresse respiratoire aiguë
Manoj LaluLe syndrome de détresse respiratoire aiguë, ou SDRA, est un problème pulmonaire potentiellement mortel qui survient quand le système immunitaire réagit trop fortement à une infection ou à une lésion importante. Les options de traitement sont limitées et beaucoup de personnes atteintes du SDRA en meurent. Nous proposons un projet qui engendrera une thérapie cellulaire inédite pour traiter le SDRA. Notre approche novatrice consistera à utiliser les cellules T régulatrices (Treg), des cellules immunitaires qui réduisent l’inflammation et dont l’action peut être accentuée par l’expression des récepteurs antigéniques chimériques (CAR). Des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa possèdent déjà une expertise en production de cellules CAR pour traiter des cancers. Nous proposons donc de miser sur cette expertise pour produire une nouvelle catégorie de cellules CAR-T : les cellules CAR-T régulatrices (CAR-Treg). Afin de mettre au point cette thérapie inédite, nous allons isoler et multiplier les Treg, générer des CAR-Treg dotées de biocapteurs qui optimisent le ciblage de l’inflammation et évaluer les effets anti-inflammatoires du traitement à l’aide de deux modèles murins (c.-à-d. des souris atteintes) bien établis de lésions pulmonaires aiguës. Ces travaux ouvriront une nouvelle avenue en recherche au potentiel translationnel.
Équipe de recherche : Manoj Lalu (photo) Natasha Kekre, John Bell, Jennifer Quizi, Forough Jahandideh, Groupe de recherche translationnelle Blueprint.
Une levure modifiée en laboratoire pourrait-elle permettre de traiter la colite ulcéreuse?
Johné LiuLes traitements habituels contre la colite ulcéreuse, une maladie intestinale inflammatoire, ne fonctionnent pas toujours et les récidives sont fréquentes. Certains essais cliniques ont démontré que l’association d’un médicament anti-inflammatoire couramment utilisé appelé Mésalazine avec la levure probiotique Saccharomyces boulardii pourrait être un traitement plus efficace contre la colite ulcéreuse. Notre équipe a modifié génétiquement Saccharomyces boulardii de sorte que la levure surproduise une puissante molécule anti-inflammatoire et stimulant le système immunitaire. Nous avons constaté que l’efficacité de notre lignée de levure modifiée Sb576de est significativement supérieure à celle de la souche normale de Saccharomyces boulardii pour traiter les symptômes de la colite ulcéreuse chez la souris. La prochaine étape consiste à valider ce nouveau traitement prometteur en laboratoire, ce qui ouvrira la vie à d’éventuels essais cliniques. Nous allons comparer l’efficacité de Sb576 seule et en association avec la Mésalazine pour traiter la colite ulcéreuse chez la souris. Nous analyserons l’expression génique des cellules de la paroi du côlon chez des souris en bonne santé, des souris atteintes de la colite ulcéreuse non traitées et des souris atteintes après l’administration des divers traitements, pour ensuite comparer ces résultats avec le contenu de bases de données publiques sur l’expression génique chez les souris et les humains atteints de la maladie. Nous confirmerons la nature de tout modèle d’expression génique observé à l’aide d’échantillons obtenus par biopsie provenant de la Clinique des maladies inflammatoires de l’intestin de L’Hôpital d’Ottawa.
Équipe de recherche : Johné Liu (photo), Mike Tyers, Sanjay Murthy, Terence Moyana et David Landry
Les cellules souches féminines seraient-elles plus efficaces contre la sepsie?
Shirley Mei La sepsie, qui peut être mortelle, survient lorsqu’une infection se propage dans le corps et surstimule le système immunitaire, causant la défaillance de plusieurs organes. Les travaux de notre laboratoire ont démontré que les cellules souches mésenchymateuses (CSM) atténuent l’effet dommageable de la réponse immunitaire tout en renforçant ses effets plus bénéfiques. Des résultats précliniques encourageants ont amené par la suite notre équipe à mettre au point plusieurs produits à base de CSM prêts à l’emploi clinique et à plus grande échelle, qui ont été fabriqués et convertis en vue d’essais cliniques régis par Santé Canada sur des traitements possibles contre la sepsie. De plus en plus de données probantes indiquent que le sexe biologique jouerait un rôle important dans la manière dont le corps lutte contre la sepsie et que les personnes de sexe féminin seraient avantagées en raison d’une réponse immunitaire plus forte. D’après les résultats des expériences préliminaires réalisées dans notre laboratoire sur des cellules cultivées, les CSM féminines seraient effectivement plus puissantes que les CSM masculines contre la sepsie. Notre équipe propose de constituer une banque de matériel biologique à partir des CSM de plusieurs donneurs de sexe féminin et masculin, de caractériser leurs propriétés et de déterminer la différence entre les effets respectifs des cellules immunitaires des patients de chaque sexe atteints de sepsie. Ces renseignements pourront servir à la conception d’essais ultérieurs et peut-être à améliorer le pronostic des patients.
Équipe de recherche : Responsable : Shirley Mei (photo). Équipe : Yuan Tan, Mahmoud Salkhordeh, Aidan Murray, Chi Wang, Maria Florian, Yan Wang et Pramod Sahadevan. Collaborateurs : Duncan Stewart, Damian Carragher (installation principale de cytométrie de masse de l’IRHO) et Irene Watpool.
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