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Le nombre de cas de diabète augmenterait de près de deux millions au Canada d’ici 2017


le 16 juin 2010

Une nouvelle étude montre que près de 9 Canadiens sur 100 apprendront qu’ils ont le diabète sur une période de 10 ans. Il y aura ainsi près de deux millions de nouveaux cas de diabète au Canada d’ici 2017. L’étude permet aussi de prédire qu’il y aura plus de cas de diabète chez les Canadiens ayant un surplus de poids que chez les Canadiens obèses.

L’étude était dirigée par l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) avec l’appui de l’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé (AOPPS), de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO), du Réseau de recherche sur l’amélioration de la santé des populations (RRASP) et de Statistique Canada.

Les chercheurs ont utilisé une nouvelle méthode de recherche novatrice pour prédire le nombre de nouveaux cas de diabète au Canada, notamment des outils qui permettent de cerner les segments de la population plus susceptibles de générer la majorité des cas.

« On considère que le diabète est l’une des plus importantes menaces à la santé dans les pays développés, mais personne n’a estimé le fardeau qu’il pourra représenter dans l’avenir au Canada en tenant compte de l’obésité et d’autres facteurs de risque, affirme Doug Manuel, chercheur principal de l’étude, scientifique auxiliaire à l’ICES, scientifique principal à l’IRHO et professeur agrégé à l’Université d’Ottawa. Calculer le nombre de personnes susceptibles d’avoir le diabète nous aidera à avoir une meilleure vue d’ensemble de « l’épidémie » de diabète et à établir la meilleure stratégie de prévention. »

Il est important d’inclure le contrôle du poids dans les stratégies de prévention du diabète. En prenant l’Ontario comme exemple, les chercheurs ont découvert que si les Canadiens perdaient 3,3 % de leur poids, ils pourraient prévenir 10 % des nouveaux cas de diabète.

« L’étude montre que des approches novatrices basées sur la population pour estimer le fardeau des maladies peuvent aider les décideurs à améliorer le succès des stratégies de prévention en ciblant les segments de notre population qui sont le plus à risque, précise Laura Rosella, qui a commencé à travailler sur ce projet de recherche à l’ICES et est maintenant stagiaire postdoctorale à l’AOPPS. En tant que chef de file en santé publique, l’AOPPS peut utiliser ces approches pour soutenir les efforts déployés par les responsables de la santé publique en Ontario afin de prévenir le diabète. »

Conclusions de l’étude :
  • D’après les prévisions, 1,9 million de Canadiens apprendront qu’ils sont diabétiques de 2007 à 2017.
  • En 2007, le risque d’avoir le diabète sur une période de 10 ans était le plus faible au Québec, en Colombie-Britannique et dans les régions urbaines.
  • Au total, on prévoit 712 000 nouveaux cas chez les personnes ayant un surplus de poids - dont l’indice de masse corporelle (IMC) varie entre 25 et 30 - comparativement à 247 000 nouveaux cas chez les personnes très obèses (IMC > 35).
  • Les personnes obèses ont individuellement plus de risques d’avoir le diabète, mais celles qui ont un surplus de poids constituent le bassin de population qui est le plus à risque d’avoir le diabète.
Actuellement, plus de deux millions de Canadiens vivent avec le diabète. Cependant, l’étude suggère que les cas de diabète au cours des dix prochaines années apparaîtront dans des groupes d’âge plus jeunes que par le passé. Cette découverte, en plus des traitements améliorés pour contrer le diabète, signifie que plus de Canadiens que jamais vivront avec le diabète.

Affiliations de l’auteur : ICES (D. Manuel), Chaire de recherche en santé publique appliquée des Instituts de recherche en santé du Canada (D. Manuel); Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa, Université d’Ottawa (D. Manuel, M. Tuna, C. Bennett ); Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé (L. Rosella); Chaire de recherche en santé publique appliquée, IRSC/ASPC (D. Manuel); Université d’Ottawa et Université de Toronto (D. Manuel); Statistique Canada (D. Manuel); École de santé publique Dalla Lana, Université de Toronto (L. Rosella); Réseau de recherche sur l’amélioration de la santé des populations (D. Manuel).

Le 16 juin 2010, l’ICES publiera les résultats de l’étude portant sur le nombre de personnes qui apprendront qu’ils ont le diabète au Canada de 2007 à 2017 et l’évaluation du risque de diabète selon la population.

Pour en savoir plus sur ces résultats, consultez le site Web de l’ICES à l’adresse www.ices.on.ca.

L’ICES est un organisme indépendant et sans but lucratif qui utilise les renseignements sur la santé de la population pour générer des connaissances sur un vaste éventail de problèmes de santé. Ses données probantes non biaisées renseignent sur le rendement du système de santé, en plus d‘aider à comprendre les besoins de santé en pleine évolution des Ontariens et de stimuler les discussions sur des solutions pratiques pouvant optimiser nos ressources limitées. Les connaissances de l’ICES, reconnues pour leur qualité au Canada et à l’étranger, sont largement utilisées par les gouvernements, les hôpitaux, les planificateurs et les médecins au moment d’élaborer des politiques et de prendre des décisions en matière de soins.

L’Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé (AOPPS) est un organisme gouvernemental indépendant voué à la protection et à la promotion de la santé de l’ensemble de la population ontarienne, ainsi qu’à la réduction des inégalités en matière de santé. En tant qu’organisation pivot, l’AOPPS met les connaissances et les renseignements scientifiques les plus pointus du monde entier à la portée des professionnels de la santé publique, des travailleurs de la santé de première ligne et des chercheurs. www.oahpp.ca.

L’Institut de recherche de L’Hôpital d’Ottawa (IRHO) est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa. Il est également affilié à l’Université d’Ottawa et entretient des liens étroits avec ses facultés de médecine et des sciences de la santé. Il regroupe plus de 1 500 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, boursiers postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. www.irho.ca

Renseignements

Deborah Creatura, ICES
416-480-4780

Jennifer Paterson, IRHO
613-798-5555 poste 73325
jpaterson@ohri.ca