Chaque année, L’Hôpital d’Ottawa et son Institut de recherche honorent une poignée de chercheurs éminents pour des découvertes ayant des retombées mondiales. Les personnes sélectionnées cette année ont piloté des découvertes et des essais cliniques qui changent la donne dans des domaines comme la COVID-19, le cancer, l’AVC, la santé des nouveau-nés et l’insuffisance rénale.
Les voici :
Des lucioles pour combattre la COVID-19 et le cancer
Pendant son enfance dans le nord de l’Iran, Taha Azad, Ph.D., aimait à observer les lucioles. Il était loin d’imaginer que sa fascination pour leur fluorescence l’aiderait un jour à combattre le cancer et même, une pandémie. Son sens aigu de la curiosité, de la collaboration et du travail lui vaut aujourd’hui de recevoir le prix Worton du chercheur en formation pour ses contributions majeures dans les domaines du cancer et de la COVID-19. Durant son stage postdoctoral auprès du Dr John Bell, M. Azad a utilisé la protéine de luciole, la luciférase, pour mettre au point des biocapteurs qui entrent dans la création de virus encore plus redoutables contre cancer. À l’arrivée de la pandémie, M. Azad et ses collègues ont appliqué leurs travaux à la COVID-19 en élaborant de nouvelles technologies qui sont désormais utilisées dans le reste du monde. Hormis sa recherche révolutionnaire et ses nombreux prix et articles publiés, M. Azad est connu pour ses enseignements et son mentorat inspirants. Pendant ses études de premier cycle et de maîtrise en Iran, M. Azad s’envolait vers différentes villes chaque fin de semaine pour enseigner la biologie à des élèves du secondaire. Découvrez M. Azad dans cet article et cet entretien.
Une neurologue ouvre de nouvelles avenues en recherche sur l’AVC
La Dre Ronda Lun, résidente en neurologie, a littéralement passé les cinq dernières années à vivre jour et nuit dans des hôpitaux et à y sauver des vies – ses réalisations en matière de recherche sont d’autant plus incroyables. Au cours de sa jeune carrière, elle a déjà publié 32 articles, présenté à de multiples conférences internationales et reçu la plus haute distinction pour chercheurs émergents de l’American Academy of Neurology. Plus récemment, la Dre Lun a reçu une mention honorable pour le prix Worton du chercheur en formation. « Dès le début de ma résidence, j’ai voulu comprendre le raisonnement des neurologues, se souvient-elle. Pourquoi certaines personnes se remettent-elles d’un AVC alors que d’autres en subissent de graves séquelles? Pourquoi traitons-nous certains patients avec tel médicament plutôt qu’un autre? » Sous la supervision de son mentor, le Dr Dar Dowlatshahi, la Dre Lun a commencé à trouver des réponses à ses questions, donnant lieu à de nombreuses contributions importantes. Ses travaux ont amélioré les outils de prédiction de l’hémorragie intracérébrale et à l’heure actuelle, elle étudie le lien entre l’AVC et le cancer. Découvrez la Dre Lun dans cet article et cet entretien.
De grands espoirs pour les plus petits patients
Le Dr Bernard Thébaud se souvient, comme si c’était hier, du jour où, adolescent grand amateur du soccer, il a choisi la médecine. C’est son père qui lui avait conseillé de devenir médecin du sport. Or, dès son tout premier jour de stage en chirurgie pédiatrique, le Dr Thébaud a su qu’il voulait plutôt aider les plus jeunes patients de l’hôpital. « D’extraordinaires professeurs m’ont enseigné non seulement l’intérêt des soins aux nouveau-nés de ne pas me limiter à accepter le statu quo et à appliquer des protocoles, mais aussi à apporter chaque des améliorations progressives », explique-t-il. Alliant son travail rigoureux en laboratoire à son inspiration clinique, le Dr Thébaud a découvert que les cellules de cordon ombilical, appelées cellules stromales mésenchymateuses (CSM), étaient aptes à prévenir un type de lésion pulmonaire courant chez les rats naissants, la dysplasie bronchopulmonaire. Une autre de ses études montre que de minuscules particules émises par les CSM, c’est-à-dire des vésicules extracellulaires, sont tout aussi efficaces pour prévenir la dysplasie bronchopulmonaire, et ce, sans provoquer de lésions au cerveau. Cette étude a largement contribué à lui valoir le prix Dr Michel Chrétien du chercheur de l’année. Le Dr Thébaud travaille activement à traduire ses travaux en essais cliniques en travaillant de façon étroite avec le Centre de méthodologie d’Ottawa et le Centre de fabrication de produits biothérapeutiques. Découvrez le Dr Thébaud dans cet article et cet entretien.
Relance de l’infrastructure de la recherche sur les reins au Canada
La plupart des traitements sur les maladies rénales n’ont pas changé en 30 ans, mais un nouvel espoir se profile à l’horizon grâce aux travaux et au leadership du Dr Kevin Burns. Le Dr Burns et son équipe ont été les premiers à découvrir que de petites vésicules, appelées exosomes, libérées par des cellules présentes dans le sang de cordon ombilical humain pouvaient protéger les reins contre de graves lésions. Le pouvoir réparateur des exosomes provient d’une molécule appelée micro-RNA-486-5p, un minuscule fragment d’acide ribonucléique (ARN). L’équipe du Dr Burns a constaté que l’injection de cette molécule microRNA dans des souris pouvait complètement les épargner de lésions rénales, une thérapie qu’ils espèrent tester bientôt dans le cadre d’essais humains. Les travaux du Dr Burns ont aussi été prépondérants dans notre compréhension du rôle du système rénine-angiotensine-aldostérone dans les maladies rénales et cardiovasculaires. Il a aussi participé de façon significative à l’expansion et au soutien de la communauté de recherche sur les maladies rénales au Canada à titre de fondateur du Centre de recherche sur les maladies du rein à L’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa et le programme national de formation scientifique d’encadrement des chercheurs dans le domaine rénal (KRESCENT). En reconnaissance de toutes ses contributions remarquables, le Dr Burns reçoit le prix Grimes du mérite scientifique. Découvrez le Dr Burns dans cet article et cet entretien.