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Améliorer les soins : une étude menée dans des hôpitaux d’Ottawa pourrait ouvrir la voie à l’adoption, dans le monde, de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale


le 18 novembre 2009

Une étude clinique menée dans 12 hôpitaux montre que la promotion active de l’utilisation de la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale dans les urgences peut réduire considérablement le nombre de radiographies du cou non nécessaires sans compromettre le dépistage des blessures graves. L’étude, publiée dans le British Medical Journal, est le fruit du travail d’une équipe de chercheurs canadiens dirigée par le Dr Ian Stiell, de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) et de l’Université d’Ottawa. Dans les six hôpitaux ayant fait la promotion de l’utilisation de la règle, les médecins ont demandé 12,8 % moins de radiographies du cou pendant un an alors que dans les six hôpitaux n’ayant pas fait la promotion de la règle, ils ont demandé des radiographies 12,5 % plus souvent pendant la même période. Aucune blessure au cou grave n’est passée inaperçue dans les deux groupes.

« La Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale aide les urgentologues à offrir plus efficacement des soins de meilleure qualité aux personnes qui ont subi un traumatisme, rapporte le Dr Stiell, scientifique principal à l’IRHO, chef de la Médecine d’urgence à l’Université d’Ottawa et médecin à l’Urgence de L’Hôpital d’Ottawa. Elle permet aux médecins de repérer les patients qui n’ont aucun risque d’avoir une blessure au cou et, ainsi, de traiter plus rapidement leurs autres blessures sans avoir à les faire patienter des heures sur une civière à l’urgence à attendre de passer une radiographie. Il se libère ainsi de l’espace et des ressources pour les autres patients qui ont besoin de soins d’urgence. »

Chaque année, au Canada et aux États-Unis, les médecins examinent plus de 13 millions de personnes pour déterminer si elles ont subi un traumatisme au cou. Dans la majorité des cas, ils demandent une radiographie du cou, même s’ils ne détectent une fracture grave que dans 2 % des cas. C’est cette inefficacité qui a incité le Dr Stiell et son équipe à mettre au point la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale il y a près de 15 ans. La règle est basée sur trois questions auxquelles un médecin peut répondre simplement en examinant un patient et en lui posant des questions sur ses autres blessures. Plusieurs études ont déjà montré que la règle peut réduire, de manière sécuritaire et efficace, l’utilisation de la radiographie du cou, mais l’étude actuelle est de loin la plus vaste et la plus instructive. Elle a été réalisée auprès de 11 824 patients et a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada.

« La plupart des règles de décision clinique ne sont malheureusement jamais utilisées parce qu’il y a peu de données probantes montrant qu’elles fonctionnent vraiment en milieu clinique, précise le Dr Jeremy Grimshaw, coauteur de l’étude et sommité mondiale en recherche sur l’application des connaissances à l’IRHO et à l’Université d’Ottawa. Cette étude comble cette lacune. Elle montre qu’une campagne de promotion simple et abordable donne des résultats concrets en milieu hospitalier. Je m’attends à ce que des hôpitaux des quatre coins du monde s’intéressent à ces résultats et à ce que les médecins utilisent plus souvent la Règle canadienne concernant la radiographie de la colonne cervicale. »

La trousse de la campagne de promotion incluait les études précédentes, des cartes de poche et des affiches montrant la règle, ainsi qu’une séance d’information d’une heure. De plus, chaque fois qu’un médecin demandait une radiographie, il devait répondre aux questions de la règle. Plusieurs hôpitaux ont participé à l’étude, notamment L’Hôpital d’Ottawa, l’Hôpital général de Vancouver, le Centre des sciences de la santé de London, l’Hôpital communautaire de Sturgeon, l’Hôpital général de North York, l’Hôpital Memorial de Surrey, l’Hôpital de l’Université de l’Alberta, le Centre des sciences de la santé Sunnybrook, l’Hôpital général de Kingston, l’Hôpital Royal Columbian, l’Hôpital de Credit Valley et l’Hôpital général St. Thomas Elgin. Les hôpitaux ont été classés dans le groupe devant mener la campagne de promotion ou le groupe témoin selon la méthode de randomisation en grappes.

Dans un éditorial paru dans le même numéro du British Medical Journal, le Dr Vido Podichetty, de la Cleveland Clinic, en Floride, affirme que l’étude était « bien conçue et qu’elle avait été menée soigneusement ». Il conclut également que la règle nous procure « un moyen fiable et sécuritaire de repérer les blessures à la colonne cervicale ».

Les chercheurs de l’IRHO et de l’Université d’Ottawa sont reconnus comme des sommités mondiales en matière de conception de règles de décision clinique. Ils ont déjà mis au point des règles pour dépister les blessures à la cheville, au genou et à la tête, ainsi qu’une thrombose veineuse profonde et une embolie pulmonaire. Des études ont d’ailleurs montré que près de 90 % des médecins canadiens utilisent les règles d’Ottawa concernant l’évaluation des blessures à la cheville. Elles ont aussi été mentionnées dans des émissions de télévision comme Urgence. Les règles de décision clinique de l’IRHO sont disponibles gratuitement à l’adresse www.ohri.ca/emerg/cdr/index.html (en anglais seulement). Le British Medical Journal est aussi disponible en ligne à l’adresse www.bmj.com/cgi/content/abstract/339/oct29_4/b4146.

Au sujet de l’Institut de recherche de l'Hôpital d’Ottawa
L’Institut de recherche de l'Hôpital d’Ottawa (IRHO) est l’établissement de recherche de L’Hôpital d’Ottawa. Il est également affilié à l’Université d’Ottawa et entretient des liens étroits avec ses facultés de médecine et des sciences de la santé. Il regroupe plus de 1 500 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, boursiers postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. www.irho.ca

Renseignements
Jennifer Paterson
Directrice, Communications et relations publiques
Institut de recherche de l’Hôpital d'Ottawa
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