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Baisse des admissions de victimes de violence familiale et d’agression sexuelle dans les urgences d’Ottawa pendant le confinement au printemps 2020


le 4 février 2021

«  Nous avons cherché à déterminer l’effet de la pandémie sur l’accès aux soins d’urgence des personnes victimes de violence familiale et sexuelle » -Katherine Muldoon, Ph.D.Il y a eu moins d’admissions dans les urgences de L’Hôpital d’Ottawa pour des raisons de violence familiale ou d’agression sexuelle dans les premiers mois de la pandémie de la COVID-19, d’après une étude publiée dans la revue BMC Medicine.

« Préoccupés par le risque croissant de violence pendant le confinement, nous avons cherché à déterminer l’effet de la pandémie sur l’accès aux soins d’urgence des personnes victimes de violence familiale et sexuelle », explique Katherine Muldoon, Ph.D., auteure principale de l’étude et associée principale de recherche à L’Hôpital d’Ottawa et professeure adjointe à l'Université d'Ottawa. « Au cours des deux premiers mois de la pandémie de la COVID-19, le nombre de cas d’agression sexuelle et de violence familiale a diminué de 50 % dans les urgences comparativement aux mêmes mois en 2018. »

L’équipe de recherche a comparé les admissions dans les urgences à la suite d’une agression sexuelle ou de violence familiale entre mars et mai 2020 aux admissions pour les mêmes raisons pendant la même période en 2018. Le Programme de soins aux victimes d’agression sexuelle ou d’abus par un partenaire de L’Hôpital d’Ottawa reçoit habituellement 60 à 80 patients sur une période de deux mois. Pendant les deux premiers mois de la pandémie, il a accueilli seulement 34 patients. La moyenne hebdomadaire, qui est de sept à neuf patients, a chuté à quatre pendant cette période.

Les victimes ont un âge médian de 25 ans et sont principalement des femmes (89 %). Parmi les cas, 57 % sont des victimes d’agression sexuelle et 49 % sont des victimes d’agression physique. Les lieux les plus courants des agressions sont le domicile de l’agresseur et le domicile de la victime. Dans 52 % des cas, l’agresseur était le partenaire ou un ancien partenaire de la victime.« Il faut faire un effort considérable pour demander de l’aide à la suite d’une agression sexuelle ou de violence familiale. La pandémie rend cette étape encore plus difficile si le domicile n’est plus un lieu sécuritaire de confinement.» -Dre Kari Sampsel

En 2020, comparativement à 2018, il y a eu plus de cas d’abus psychologiques (29 % comparativement à 12 %) et davantage d’agressions ont eu lieu à l’extérieur (23 % comparativement à 5 %). Fait important : la pandémie n’a pas compromis les soins prodigués. En 2020, les patients ont reçu des soins cliniques et médicolégaux d’une aussi grande qualité qu’avant la pandémie.

« En mars 2020, les Nations Unies ont émis un avertissement au sujet du risque croissant de violence familiale associé aux restrictions visant à lutter contre la COVID-19 », souligne la Dre Kari Sampsel, urgentologue et directrice médicale du Programme et professeure adjointe à l'Université d'Ottawa « Lors de précédentes pandémies et situations d’urgence, l’insécurité financière, la perte d’emploi, la quarantaine et l’isolement social ont été associés à un risque accru de violence sexuelle et familiale. »

Selon les chercheurs, la diminution du nombre d’admissions dans les urgences pourrait être attribuable à de multiples facteurs. Y a-t-il eu moins de violence familiale et d’agressions sexuelles pendant cette période? Les chercheurs estiment que c’est possible, mais peu probable.

Une raison plus probable est que bien des gens ont complètement évité les hôpitaux au début de la pandémie par crainte de contracter la COVID-19. À L’Hôpital d’Ottawa, les admissions aux urgences entre mars et mai 2020, toutes raisons confondues, ont chuté de 33 % comparativement à la même période en 2018, ce qui représente plus de 10 000 admissions en moins.

L’isolement à la maison en compagnie d’un partenaire contrôlant ou violent sans possibilité de quitter pour demander des soins et la réduction des interactions sociales en dehors de son ménage sont aussi des causes possibles.

« Nous voulons comprendre par quel moyen les victimes accèdent aux soins pendant la pandémie, surtout à mesure que le confinement se poursuit en Ontario, ajoute Mme Muldoon. Il faudra peut-être des mois avant de brosser le tableau complet des conséquences des restrictions associées à la COVID-19 concernant les agressions sexuelles et la violence familiale. Nous continuons de surveiller la situation. »

« Il faut faire un effort considérable pour demander de l’aide à la suite d’une agression sexuelle ou de violence familiale. La pandémie rend cette étape encore plus difficile si le domicile n’est plus un lieu sécuritaire de confinement. J’aimerais que les personnes touchées sachent que nous sommes là pour elles. Nous vous croyons et nous vous soutenons, affirme la Dre Sampsel. Tout le monde peut aider en ouvrant l’œil et en vérifiant comment vont les amis, les voisins et les proches qui pourraient vivre une situation difficile. »

Ressources destinées aux victimes de violence sexuelle

 

Référence: COVID-19 pandemic and violence: rising risks and decreasing urgent care-seeking for sexual assault and domestic violence survivors. Katherine A. Muldoon, Kathryn M. Denize, Robert Talarico, Deshayne B. Fell, Agnes Sobiesiak, Melissa Heimerl, Kari Sampsel. BMJ Medicine. Le 4 février 2021.

Financement : L’étude a été financée par l’Association médicale universitaire de L’Hôpital d’Ottawa. La recherche à L’Hôpital d’Ottawa est rendue possible grâce aux généreux dons de la collectivité à la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.

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Personne ressource pour les médias

Amelia Buchanan
Spécialiste principale des communications
Cell. : 613-297-8315
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Mots clés - maladies et domaines de recherche : COVID-19, Maladie infectieuse, Santé des femmes, Santé des populations, Urgentologie