L’utilisation d’ordonnances de ne pas réanimer et de ne pas hospitaliser dans les foyers de soins de longue durée en Ontario a permis de réduire les taux d’hospitalisation et de décès dans les hôpitaux, mais n’a pas éliminé les transferts potentiellement inappropriés selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES), un centre de recherche sans but lucratif qui utilise l’information sur la santé des populations pour produire des connaissances sur un vaste éventail de sujets en matière de santé.
L’étude, publiée aujourd’hui dans le Journal of the American Medical Directors Association, est la première à examiner dans quels cas et dans quelle mesure on verse des ordonnances de ne pas réanimer et hospitaliser au dossier des personnes admises dans les foyers de soins de longue durée en Ontario.
« De plus en plus de personnes admises dans un foyer de soins de longue durée sont atteintes de démence et de multiples autres maladies. Beaucoup d’entre elles approchent de la fin de la vie. C’est pourquoi les foyers de soins – qui recourent à des infirmières, à des médecins, à des préposés aux soins personnels et à d’autres fournisseurs pour offrir des soins –les soins palliatifs et de fin de vie y sont si importants. La décision de transférer un de ces clients dans un hôpital doit être basée sur une compréhension commune du pronostic, ses objectifs et ses souhaits », affirme le Dr Peter Tanuseputro, principal auteur de l’étude, scientifique associé à l’ICES, chercheur à l’Institut de recherche Bruyère, médecin et scientifique adjoint à L’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé dans la division de soins palliatifs à l’Université d’Ottawa.
Les chercheurs ont examiné toutes les admissions dans les 640 foyers de soins de longue durée financés par des fonds publics en Ontario entre le 1er janvier 2010 et le 1er mars 2012. Près de 50 000 aînés ont été admis pendant cette période. Ils les ont suivis jusqu’à leur décès, leur sortie du foyer ou la fin de l’étude.
L’étude montre qu’une ordonnance de ne pas réanimer a été versée au dossier d’environ trois résidents sur cinq (60,7 %) à leur admission et qu’une ordonnance de ne pas hospitaliser a été versée au dossier de seulement un résident sur sept (14,7 %). Les chercheurs ont noté une réduction de 60 % des décès à l’hôpital et de 30 % des séjours à l’hôpital chez les résidents qui disposaient d’une ordonnance de ne pas hospitaliser. Bon nombre de résidents qui ont une telle ordonnance, toutefois, ont tout de même été transférés dans un hôpital et y décèdent.
« Certains de ces transferts peuvent être tout à fait justifiés, mais d’autres sont plutôt considérés comme excessifs. Nous avons constaté que les ordonnances de ne pas réanimer et hospitaliser ne suffisent pas pour prévenir les visites potentiellement évitables dans les hôpitaux. Il faut plutôt examiner ces ordonnances, expliquer leur signification et fournir davantage de soutien pour garder les résidents dans leur foyer », ajoute le Dr Tanuseputro.
Les femmes qui vivaient dans un quartier rural ou cossu et celles qui parlaient français ou anglais avant leur admission étaient plus nombreuses à avoir de telles ordonnances à leur dossier. Inversement, il y avait moins de résidents qui ne parlaient pas l’une des langues officielles du Canada à en avoir à leur dossier. Par exemple, le taux d’ordonnance de ne pas hospitaliser était de 4,6 % chez les résidents originaires de l’Asie de l’Est et de 6,3 % chez ceux originaires de l’Asie du Sud, centrale et de l’Ouest par comparaison à 15,7 % chez les résidents qui parlent anglais.
Les chercheurs insistent sur le fait que les ordonnances de ne pas réanimer et hospitaliser n’ont pas permis d’éviter toute hospitalisation peu ou juste avant la mort, même si les foyers de soins sont équipés pour gérer le processus de décès de la grande majorité des résidents.
Auteurs : Peter Tanuseputro, Amy Hsu, Mathieu Chalifoux, Robert Talarico, Daniel Kobewka, Mary Scott, Kwadwo Kyeremanteng et Giulia Perri
L’étude intitulée « Do-not-resuscitate (DNR) and do-not-hospitalize (DNH) orders in nursing homes: who gets them and do they make a difference? » a été publiée en ligne le 8 avril 2019 dans le Journal of the American Medical Directors Association.
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