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L’Hôpital d’Ottawa et son étude sur les chirurgies urgentes : chef de file mondial de l’efficacité et de la qualité des soins chirurgicaux
le 10 juillet 2017
Des chercheurs de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa se penchent sur une question souvent négligée, le report de chirurgies urgentes. Ces chirurgies sont celles qui sont nécessaires pour traiter sans tarder des blessures graves ou des troubles pouvant entraîner la mort, comme la fracture d’une hanche, l’appendicite ou la rupture d’un vaisseau sanguin.
Les chirurgies urgentes représentent 13 % des chirurgies effectuées en Ontario, selon le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario1. Avec le vieillissement de la population, la demande est susceptible d’augmenter.
« Le report de chirurgies urgentes est un problème mondial. Mais jusqu’ici, on n’était pas très certain de ce que cela avait comme effet sur la santé du patient », affirme l’auteur principal, le Dr Alan Forster, vice-président, Qualité, Performance et Santé des populations et scientifique principal à L’Hôpital d’Ottawa et professeur à l’Université d’Ottawa. « Pour la première fois, nous avons des données scientifiques fiables montrant que plus la chirurgie urgente se fait tôt, mieux le patient s’en tire, peu importe son état avant la chirurgie. Cette étude vient corroborer les données qui montraient déjà que l’accès rapide à la salle d’opération est important pour le patient et pour les fournisseurs de soins. »
Le Dr Forster et son équipe ont publié dans le Journal de l’Association médicale canadienne une étude montrant que le patient et l’hôpital subissent tous les deux les conséquences du report d’une chirurgie urgente. Comme il n’existe pas de délai standard pour une chirurgie urgente, les chercheurs ont établi des délais exigeants selon le degré d’urgence.
Ils ont découvert que lorsqu’une chirurgie urgente est retardée, le risque de mortalité à l’hôpital est de 4,9 %, contre 3,2 % lorsqu’il n’y a pas de retard. De plus, le séjour à l’hôpital se prolonge en moyenne de 1,1 jour en cas de chirurgie retardée, et le retard coûte 1 409 $ de plus à l’hôpital.
Les chercheurs ont également analysé des données sur 15 160 adultes qui ont eu une chirurgie urgente à L’Hôpital d’Ottawa entre janvier 2012 et octobre 2014. Ils ont constaté un retard pour 2 820 de ces patients, soit dans 19 % des cas.
Dans 39 % de ces cas, la raison du retard était connue. La plupart du temps, c’était parce qu’aucune salle d’opération n’était disponible ou par manque de personnel qualifié en chirurgie.
Les chercheurs ont dédié les trois premiers mois de leur recherche à faire la collecte de données sur la demande en chirurgies urgentes à L’Hôpital d’Ottawa. En janvier 2013, l’Hôpital a commencé à utiliser une nouvelle méthode pour mettre les chirurgies urgentes à l’horaire. Il s’agissait de réserver des plages horaires du bloc opératoire pour les chirurgies urgentes et de répartir de façon plus égale dans la semaine les chirurgies non urgentes. Résultat? Le nombre de chirurgies urgentes à se dérouler à temps a beaucoup augmenté.
« Avec ce nouveau modèle, la hausse du nombre de chirurgies urgentes réalisées à temps a été fulgurante, affirme le Dr Forster. Cela peut paraître paradoxal, mais prévoir du temps mort dans une salle d’opération coûteuse pourrait représenter une économie et une façon de sauver des vies. »
L’étude montre donc qu’il valait la peine d’apporter ce changement à L’Hôpital d’Ottawa et que d’autres établissements de santé gagneraient à se pencher sur cette question.
L’étude a aussi révélé que le risque de mourir après une chirurgie diminue chez les patients dont l’attente dépasse 1,1 fois le délai prévu. Ce fait étonnant montrerait que si certains patients ont besoin de chirurgie immédiatement, d’autres peuvent tolérer un retard.
« Si nous réussissons à trouver pourquoi certains patients sont capables d’attendre un peu plus longtemps, nous pourrons alors déterminer quels sont les patients et les chirurgies qui doivent passer en priorité », de dire le Dr Daniel McIsaac, premier auteur, scientifique adjoint et anesthésiologiste à L’Hôpital d’Ottawa et professeur adjoint à l’Université d’Ottawa.
« Ce n’est jamais bon de reporter une chirurgie, mais c’est la première fois que nous avons des chiffres qui révèlent les conséquences exactes des reports, dit le Dr Forster. Nous continuerons de chercher à optimiser le système pour mieux répondre aux besoins des patients. »
Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario a déterminé que l’attente normale pour les patients qui ont besoin d’une chirurgie urgente est de deux à huit heures. Le rapport annuel 2016 du Bureau de la vérificatrice générale de l’Ontario montre que dans trois grands hôpitaux communautaires, cette attente n’a pas été respectée pour 38 % des patients qui avaient besoin d’une chirurgie urgente2.
L’étude du Dr Forster a pu être menée grâce à l’aide généreuse des personnes qui appuient une recherche visant à améliorer les soins aux patients. Elle montre de quelles manières la recherche à L’Hôpital d’Ottawa favorise un Ontario Plus Sain, Plus Riche, Plus Informé.
Référence complète : The association of delayed urgent and emergency surgery with mortality and healthcare resource use: a propensity score matched observational cohort study. Daniel I McIsaac, Karim Abdulla, Homer Yang, Sudhir Sundaresan, Paula Doering, Sandeep Green Vaswani, Kednapa Thavorn, Alan J Forster. CMAJ. July 10, 2017
1 Rapport annuel 2016 du Bureau de la vérificatrice générale de l’Ontario, chapitre 3.08, p. 514
2 Rapport annuel 2016 du Bureau de la vérificatrice générale de l’Ontario, chapitre 3.08, p. 522-523.
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