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Une importante étude fait le lien entre les suppléments d’acide folique et la réduction du risque de prééclampsie durant la grossesse


le 4 janvier 2008

Il est bien connu que les suppléments d’acide folique durant la grossesse réduisent le risque d’anomalies congénitales chez les nouveau-nés, mais une nouvelle étude révèle maintenant que la vitamine peut aussi réduire le risque de prééclampsie, une cause importante de maladies maternelles et néonatales et de décès dans le monde entier.

Dans un article du numéro de janvier 2008 de l’American Journal of Obstetrics and Gynecology, des chercheurs expliquent qu’ils ont suivi de près environ 3 000 femmes enceintes à L’Hôpital d’Ottawa et au Kingston General Hospital. Ils ont observé que la prééclampsie se produisait chez 2,2 % des femmes qui prenaient des vitamines contenant de l’acide folique mais chez 5,1 % des femmes qui n’en prenaient pas. L’étude était par pure observation sans que les femmes n’aient à changer leur style de vie ou leurs soins de santé quotidiens. Les chercheurs ont tenu compte des facteurs de risque de prééclampsie connus, comme l’âge maternel, la scolarisation et une prééclampsie antérieure, et la différence observée était significative selon les normes conventionnelles.

Le lien entre l’acide folique et la réduction du risque d’anomalies à la naissance étant éprouvé, Santé Canada recommande actuellement à toutes les femmes enceintes de prendre 0,4 mg d’acide folique par jour. La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada recommande pour sa part une dose de 1 mg par jour. Dans la présente étude, 92 % des femmes prenaient de l’acide folique et la majorité d’entre elles à la plus forte dose.

La prééclampsie se caractérise par l’hypertension et un taux de protéines élevé dans l’urine chez la mère. Ces problèmes augmentent le risque d’AVC, de problèmes de reins, de naissance prématurée et d’autres complications. Il n’existe présentement pas de traitement reconnu pour prévenir la prééclampsie ou réduire ses effets.

« Dans des études par observation sur un petit nombre de sujets, on a trouvé un lien entre l’acide folique et la réduction du risque de prééclampsie. Notre étude est celle qui porte jusqu’à présent sur le plus grand nombre de femmes pour étudier cette association et elle a été conçue avec rigueur, explique l’auteur principal, le Dr Shi Wu Wen, scientifique principal à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et professeur à l’Université d’Ottawa. Les données sont aussi réalistes du point de vue biologique, parce que nous savons que l’acide folique joue un rôle important dans le développement et le fonctionnement des vaisseaux sanguins. De plus en plus de données démontrent que ce processus est perturbé chez les femmes ayant une prééclampsie. »

Les chercheurs ont présenté une demande de subvention pour faire une étude sur échantillon aléatoire et contrôlé afin de déterminer s’il y a une relation de cause à effet entre la dose d’acide folique et le risque de prééclampsie. Parce que la présente étude ne faisait appel qu’à l’observation, elle pouvait seulement cerner des associations.

« Cette étude pourrait éventuellement nous aider à réduire les complications de la grossesse mais, pour l’instant, les femmes devraient continuer à suivre les directives actuelles sur l’acide folique », a déclaré le Dr Mark Walker, coauteur de l’étude et obstétricien à risque élevé à L’Hôpital d’Ottawa.

Les Instituts de recherche en santé du Canada ont financé cette étude. Le texte complet de l’article se trouve ici.

Renseignements sur l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO)
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