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Des scientifiques d'Ottawa créent des souris qui n'engraissent pas
Des souris modifiées génétiquement brûlent les calories supplémentaires sous forme de chaleur plutôt que de les emmagasiner sous forme de graisse.
« La graisse brune est un peu comme un moteur qui fonctionne mal, explique le Dr Michael Rudniki, scientifique principal et directeur du Programme de médecine moléculaire à l'IRSO. Au lieu d'utiliser son carburant pour faire son travail, la graisse brune le libère sous forme de chaleur. Les souris modifiées génétiquement et dont le gène p107 est absent, mangent autant que les souris ordinaires, mais elles brûlent toutes les calories supplémentaires. »
Les humains naissent avec environ 5 % de leur poids en graisse brune, mais la perdent presque entièrement peu après la naissance. De nombreux mammifères conservent cette graisse brune toute leur vie puisqu'elle est une source importante de chaleur chez les animaux qui hibernent. Cette graisse a une couleur brune parce qu'elle est riche en vaisseaux sanguins.
Le gène p107 fait partie de la famille des protéines adaptatrices Rb et joue un rôle dans la régulation de la différenciation cellulaire. L'équipe du Dr Rudniki a montré que les souris modifiées génétiquement dénuées du gène p107 sont de même taille que les souris ordinaires à la naissance, mais qu'elle croissent plus lentement et n'atteignent jamais leur taille optimale. Publiée dans le numéro de novembre de la revue Cell Metabolism, cette étude est la première à établir un lien entre le gène p107 et la différenciation cellulaire adipeuse chez les animaux. Le gène p107 s'activerait à l'aide de la pRb pour empêcher l'expression du facteur de transcription PGC-1alpha , qui régule l'activité de la protéine UCP 1. Cette protéine transforme la graisse brune en source de chaleur.
Cette découverte pourrait mener à de nouvelles façons de traiter l'épidémie croissante d'obésité. On considère que soixante millions d'Américains et cinq millions de Canadiens sont obèses, sans compter les nombreuses personnes qui font de l'embonpoint.
« Les médicaments inhibiteurs du p107 pourraient empêcher l'organisme de produire de la graisse blanche, explique le Dr Anthony Scimè, boursier de recherches postdoctorales et auteur principal de l'étude. Cette stratégie pourrait être particulièrement efficace, car des études antérieures ont démontré qu'une fois les cellules de graisse blanche établies, on peut difficilement les éliminer, alors que les cellules de graisse brune continuent de brûler les calories sous forme de chaleur. »
La Dre Mary-Ellen Harper, professeure agrégée de biochimie, de microbiologie et d'immunologie à l'Université d'Ottawa, étudie la graisse brune depuis de nombreuses années et a collaboré à cette étude. « Ces découvertes sont très intéressantes et prouvent une fois de plus la valeur du travail interdisciplinaire en recherche médicale. »
Le Dr Michael Rudnicki est aussi professeur de médecine cellulaire et moléculaire à l'Université d'Ottawa, détenteur de la Chaire de recherche du Canada en génétique moléculaire, directeur scientifique du Réseau de cellules souches et l'un des chercheurs-boursiers du Howard Hughes Medical Institute. Cette étude a été financée grâce à une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada et du Programme des chaires de recherche du Canada.
L'IRSO est l'établissement de recherche de L'Hôpital d'Ottawa et un institut de l'Université d'Ottawa.
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