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DES CHERCHEURS D'OTTAWA DÉTERMINENT LE PROCÉDÉ PRINCIPALEMENT RESPONSABLE DES FŒTUS NÉS TROP PETITS (QUI SOUVENT NE SURVIVENT PAS À L'ACCOUCHEMENT).Une découverte importante aidera à concevoir des techniques de dépistage et de thérapie appropriées pour les femmes qui portent des fœtus dont la croissance est restreinte.
Ottawa - Dans sa recherche, la Dre Andree Gruslin a vu de nombreuses femmes enceintes qui ne pouvaient pas mener leur fœtus à terme, parce que le placenta, et le fœtus par le fait même, était trop petit. En particulier, elle a suivi une femme qui avait fait huit fausses couches consécutives en raison d'une restriction de la croissance fœtale. Grâce à sa dernière découverte, la Dre Gruslin comprend maintenant pourquoi.
La restriction de la croissance fœtale est la deuxième cause de mortalité infantile en importance dans les pays développés - environ 3 pour cent des femmes enceintes étant atteintes de cette anomalie. Par ailleurs, chez les bébés qui survivent, le trouble peut engendrer de graves complications telles que des maladies cardiaques et le diabète à l'âge adulte. À ce jour, les médecins comprenaient que cette anomalie découlait souvent de la taille anormalement réduite du placenta, mais ils n'avaient aucune autre information à l'appui.
La Dre Gruslin et son équipe de recherche à l'IRSO
Au cours de plusieurs années de recherche, la Dre Gruslin, en collaboration avec la Dre Qing Qiu, associée de recherche, et les docteurs Tsang, Ajoy Basak et Majambu Mbikay - tous de l'Institut de recherche en santé d'Ottawa (IRSO) - ont finalement déterminé qu'une enzyme particulière, connue sous le nom de pro-protéine convertase 4 (PC4), pourrait être responsable du problème. La découverte est publiée dans le numéro de ce mois-ci du Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Pour que le placenta puisse croître, la molécule IGF2 (le facteur essentiel de croissance du placenta et du fœtus) doit être activée. L'activation est déclenchée lorsque la molécule est coupée à plusieurs reprises. Selon la Dre Gruslin, dans les cas de restriction de la croissance fœtale, le problème est que la molécule IGF2 n'est pas traitée (ou coupée) adéquatement, et c'est dans ce contexte que la découverte de la Dre Gruslin entre en jeu.
" Nous avons découvert ce qui règle l'activation de cette molécule ", explique la Dre Gruslin, qui est également professeure associée à l'Université d'Ottawa. " Dans les cas de restriction de la croissance fœtale, la molécule est beaucoup moins active, parce l'enzyme ne travaille pas assez. ", ajoute-t-elle. Elle compare le processus à celui d'allumer un feu avec une allumette. " Il n'y a pas de feu sans allumette. Il vous faut une allumette pour allumer le feu. ", conclut-elle.
Avec cette connaissance, les médecins seront bientôt en mesure de dépister les femmes chez qui cette enzyme est déficiente au début de leur grossesse et pourront surveiller la situation de plus près. Auparavant, les femmes pouvaient perdre leur bébé plusieurs fois avant que le médecin ne constate un problème possible. Avec le temps, on espère également que les chercheurs découvriront un nouveau médicament, qui pourrait vraisemblablement cibler le gène codant l'enzyme, afin de traiter l'anomalie.
La restriction de la croissance fœtale impose actuellement un énorme fardeau financier au système, les bébés survivants devant souvent être traités durant de longues périodes à l'unité néonatale de soins intensifs, sans compter les patients qui doivent être traités à cause de complications qui surviennent à l'âge adulte. Il va sans dire que la mère subit également de lourdes conséquences émotionnelles. Cette nouvelle découverte pourrait diminuer les deux fardeaux.
" Voilà une découverte qui offre des débouchés sensationnels sur le plan clinique " indique la Dre Nathalie Fleming, une accoucheuse à l'Hopitâl d'Ottawa et professeur à l'Université d'Ottawa. " Il est souvent difficile de déterminer ce qui empêche ces fœtus de grossir. Le fait d'avoir découvert le marqueur en question nous aidera à diagnostiquer la cause de la petitesse des fœtus et à suivre plus attentivement les grossesses à risque élevé. "
" Je suis ravi que nous puissions collaborer à ce projet stimulant, dans lequel la recherche en science fondamentale aide à résoudre les mystères des maladies de l'appareil reproducteur chez les humains. La possibilité de séquencer le génome humain pourrait révolutionner le traitement des maladies humaines et l'adapter au contenu génétique du patient. ", déclare le Dr Ben Tsang, scientifique principal à l'IRSO, et professeur d'obstétrique et gynécologie à l'Université d'Ottawa.
L'étude a été subventionné par Instituts de recherche en santé du Canada.
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