Bourses et prix de recherche
Matías Alvarez-Saavedra, Ph.D.
Programme de médecine régénératrice
Lauréat 2014 du prix Dr Ronald G. Worton du chercheur en formation
En 2003, Matías Alvarez-Saavedra souhaitait découvrir le sens de la vie.
Il était encore étudiant de premier cycle à l'Université d'État de Montclair, et le génome humain venait tout juste d'être séquencé. Soudainement, il ne souhaitait plus devenir médecin.
« Je me suis dit que j'allais découvrir la carte de tout le génome! Et que ça allait me prendre de nombreuses années avant d'en comprendre la signification » déclare M. Alvarez-Saavedra.
Sa fascination pour le cerveau et ses mystères l'a éventuellement mené à établir des liens entre la neuroscience et l'épigénétique et à se joindre au laboratoire de David Picketts, scientifique principal à l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa et professeur à la Faculté de médecine de l'Université d'Ottawa.
La question qui a motivé M. Alvarez-Saavedra alors qu'il travaillait comme étudiant au doctorat avec M. Picketts était la suivante : « De quelle façon les cellules se régénèrent-elles dans le cerveau endommagé? » La biologie moléculaire, la génétique et les modèles de souris transgéniques sont les outils qui lui ont permis d'acquérir une meilleure compréhension de la capacité du cerveau à se recâbler et à se réparer, un processus appelé plasticité endogène.
En juin 2014, il a été l'auteur principal d'un article publié dans Nature Communications, intitulé « Snf2h-mediated chromatin organization and histone H1 dynamics govern cerebellar morphogenesis and neural maturation ». Il y décrit les gènes essentiels au développement du centre moteur du cerveau. En utilisant des modèles murins, il a découvert un mécanisme endogène de réparation du cerveau déclenché par l'exercice et la façon dont ce mécanisme pourrait stimuler la formation de cellules productrices de myéline qui migrent vers le cerveau endommagé et réparent les neurones déficients.
« Matías aura publié au total six manuscrits sur ses travaux dans mon laboratoire – dont quatre dans des revues prestigieuses – au cours d'une période de trois ans et demi, affirme M. Picketts. Il est exceptionnellement productif pour quelqu'un à ce stade. »
Les autres travaux réalisés par M. Alvarez-Saavedra portent sur la régulation des rythmes circadiens dans le cerveau par des molécules non codantes connues sous le nom de micro-ARN ainsi que la façon dont la chromatine est modulée par les enzymes de remodelage qui dictent quand et comment nos gènes sont exprimés.
À la suite d'un succès aussi retentissant, M. Alvarez-Saavedra a reçu le prestigieux prix Pew Fellowship dans la catégorie des sciences biomédicales, qui lui permettra de poursuivre ses travaux au laboratoire du Dr Michael McManus de l'unité du diabète de l'Université de la Californie, à San Francisco.
M. Alvarez-Saavedra admet que son parcours de scientifique est inhabituel. Après avoir obtenu son diplôme de premier cycle au New Jersey, il est retourné au Chili parce qu'il ne pouvait pas recevoir de bourses, n'étant pas citoyen américain.
Au Chili, il a mis de côté son projet de poursuivre son doctorat lorsqu'il a rencontré Juan Young, professeur agrégé de génétique humaine à la Faculté de médecine Miller de l'Université de Miami (la directrice de thèse de M. Young était la renommée Dre Huda Y. Zoghbi, professeure de génétique humaine, de neurologie et de neurosciences à la faculté de médecine Baylor).
M. Alvarez-Saavedra a décidé d'interrompre ses études pour devenir technicien de recherche de M. Young dans un nouveau laboratoire utilisant des souris transgéniques afin de mettre au point des modèles murins. Il s'est alors spécialisé dans la génétique murine, le développement du cerveau et l'épigénétique.
« J'ai pratiquement fait un doctorat sans avoir obtenu le diplôme, déclare M. Alvarez-Saavedra au sujet des années passées dans ce laboratoire. Juan m'a été d'un grand soutien tout au long de la progression de mes trois projets qui ont mené à la rédaction de trois articles distincts. »
Le fait d'avoir travaillé avec M. Young lui a donné une assurance peu commune pour un scientifique ne détenant aucun diplôme d'études supérieures. Son assurance grandissante lui a bien servi durant ses études de maîtrise, de doctorat et postdoctorales à l'Université d'Ottawa.
Ses collègues reconnaissent le flair de M. Alvarez-Saavedra lorsqu'il s'agit de prendre des risques, de formuler des hypothèses audacieuses et de les étudier en réalisant ses propres expérimentations. On le considère également comme un précieux collaborateur. De plus, M. Alvarez-Saavedra a accompli un travail exceptionnel en tant que microscopiste et il se plaît à décrire le microscope comme un outil puissant permettant de visualiser les cellules à différents niveaux, grâce auquel il est tombé amoureux de la science.
« Il possède une passion sans égale pour la science, et il est une étoile montante, soutient M. Picketts. Je suis convaincu qu'il fera des découvertes remarquables dans le domaine de son choix. »